PRISME DU PASSÉ | La difficulté d’évoluer dans une relation longue (monogamie et polyamour)

Est-ce que ça vous arrive d’avoir le sentiment d’évoluer personnellement, mais que les personnes qui vous connaissent depuis longtemps, vous perçoivent toujours de la même manière ? Et est-ce que vous-même, vous faites attention à l’influence du prisme du passé ? Dans cette vidéo, je vous explique ce concept, illustré dans le contexte d’une relation amoureuse (monogame et polyamoureuse) et je vous propose des solutions pour améliorer vos relations. 🙏


Prisme du passé

Honnêtement, je ne me souviens plus d’où je sors ce terme, malgré mes recherches sur internet, donc je vous donne ma définition de ce concept. Réagir à travers le filtre du prisme du passé, c’est interpréter une situation par rapport à ses expériences passées.

Par exemple, si on m’interpelle dans la rue pour me demander l’heure, mais que c’est un prétexte pour me voler ma montre ou mon téléphone, cette expérience va se graver dans ce prisme. Et la prochaine fois qu’on va m’interpeller dans la rue, je vais observer la situation à travers ce filtre et probablement esquiver cette situation, donc réagir par rapport à une expérience passé. Et même si c’est une gentille mamie inoffensive qui me demande de traverser la route, je pourrai avoir un comportement réflexe d’hésitation, avant de rationnaliser la situation.

Il n’y a rien de bien ou de mal à ça, c’est un mécanisme de défense comme un autre, c’est un comportement humain et utile. C’est un problème à partir du moment où c’est inconscient, où ce n’est plus un choix, mais une réaction automatique non contrôlée.

Maintenant que ce concept est un peu plus clair, je vais vous l’illustrer dans le contexte spécifique des relations amoureuses et vous allez voir en quoi, en monogamie ou en polyamour, ça peut détruire une relation et qu’est-ce qu’on peut faire pour l’éviter.

Concept illustré

En plus d’illustrer ce concept, je vais en profiter pour appuyer l’un des messages importants que je veux transmettre à travers ma chaîne, c’est-à-dire que les souffrances dans les relations sont plus souvent dû à notre difficulté à les gérer, plutôt que notre mode relationnel.

Donc analysons une situation, qui aura le même impact en monogamie ou en polyamour. Dans le premier cas, je vis de manière exclusive avec ma femme et je m’entends très bien avec une collègue de boulot. Dans le second cas, je de manière non-exclusive avec la même femme et j’ai une relation amoureuse, consentie et acceptée par tout le monde, avec cette même collègue de boulot.

Dans tous les cas, je suis en couple depuis longtemps avec ma femme et je travaille avec ma collègue depuis seulement quelques temps. Admettons que j’ai eu des comportements égoïste, macho ou sexiste pendant des années, liés à mes conditionnements, et que grâce à ma femme et à une certaine ouverture d’esprit, je commence depuis quelques mois à évoluer et changer mes comportements. Le problème c’est que j’ai probablement blessé et marqué ma femme tout au long de la relation, ce qui peut avoir au moins deux conséquences.

La première, est qui est paradoxale, c’est qu’elle aura peut-être du mal à accepter ce changement de comportement chez moi, alors que c’est ce dont elle rêvait depuis longtemps. Parce que ça voudrait dire que j’ai profité et j’étais heureux de me comporter d’une mauvaise façon et qu’aujourd’hui, même si je m’excuse, je vais avoir le rôle valorisant de la personne qui prend conscience de ses problèmes, qui évolue et je vais être encore plus heureux dans ce nouveau rôle. Alors que ma femme pourrait se retrouver avec cette amertume d’avoir subi pendant des années et de devoir renoncer à sa colère, tout en devant apprécier mon changement. Je me rends compte que c’est un sujet à part entière, que je rencontre souvent en accompagnent, et j’en ferai une vidéo dédiée.

La deuxième conséquence de mon comportement vis-à-vis de ma femme, c’est qu’elle s’est créé ce prisme du passé qui maintenant que j’ai évolué, va venir perturber notre relation. Par exemple, peut-être que je participais très peu aux tâches ménagères, mais que quand je le faisais, c’était dans une intention de manipulation (consciente ou non). C’est-à-dire que je vais passer l’aspirateur pendant quelques jours, pour la mettre de bonne humeur avant de lui demander si je peux partir un week-end avec mes potes ! Et du coup, elle va finir par s’en rendre compte et maintenant, à chaque fois qu’elle va me voir m’investir naturellement dans quelques choses qu’elle attend de moi, elle va être en vigilance et se demander ce que je prépare.

Ce réflexe va probablement l’aider pendant des années à détecter mes mauvaises intentions et mes manipulations. Mais le jour où je vais réellement changer et participer aux tâches ménagères avec l’intention de me responsabiliser et partager les charges, elle risque, à juste titre, d’être méfiante. D’où l’importance d’avoir conscience quand l’on réagit au prisme du passé. La distinction est facile à faire : si elle voyait un ou une invité.e laver spontanément la vaisselle chez nous, elle trouverai ça gentil, si elle me voit la faire, ça la met en colère. Donc elle ne réagit pas factuellement à la situation, dans le moment présent, elle réagit à des expériences passées.

Ce qui risque de se passer ensuite, c’est que si j’évolue, je vais observer un décalage entre l’image du passé que me renvois ma femme et l’image du présent que me renvoie mes rencontres récentes, comme cette fameuse collègue de boulot ! Peut-être qu’elle ne connaît que de moi, cette personne qui se remet en question, qui est bienveillante et qui nettoie tout de suite sa tasse après la pause-café !

Donc d’un côté, dans un certain contexte, avec ma femme dans notre maison, je n’aime pas l’image qu’elle me renvoie, je me sens dévalorisé, elle me faire le reproche que c’est bien de commencer à s’intéresser aux tâches ménagères, mais que ça fait des années qu’elle se tape tout le boulot. Et elle n’a pas tort.

Et de l’autre côté, avec ma collègue au boulot, j’aime l’image qu’elle me renvoie, je me sens valorisé et peut-être même idéalisé (attention à ce piège). Elle ne voit que les côtés positifs de la nouvelle personne que je deviens.

Et plus le temps passe et plus cet écart va se creuser, jusqu’au jour où dans la relation monogame, je vais avoir envie de quitter ma femme pour vivre avec ma collègue de boulot, simplement pour pouvoir exprimer qui je veux être et non subir ce que j’étais avant. Et dans la relation polyamoureuse, s’il n’y a pas eu de communication non plus et par ce même effet de comparaison, je vais finir par arrêter ma relation avec ma femme. Dans tous les cas, ça ne sera pas parce que j’ai trouvé mieux ailleurs, mais pour mon impossibilité à exprimer et vivre mon évolution personnelle.

Je n’en ai pas parlé pour simplifier cet exemple, mais bien-sûr cet effet fonctionne dans les deux sens, et je réagis également à ce prisme ce qui perturbe mon comportement vis-à-vis de ma femme et impact la relation.

Les solutions

Comment faire dans cette situation, qui existe plus ou moins dans toutes les formes de relations longues ? Comme d’habitude, le plus important, c’est d’en avoir conscience, d’où l’intérêt de cette vidéo. Parce qu’une fois que vous avez compris ce mécanisme, vous allez pouvoir placer un petit capteur et essayer d’identifier cette réaction.

Ensuite vous allez en discuter dans votre relation, sans accusation, mais toujours en montrant l’exemple de faire de votre mieux : « j’ai remarqué que ça nous arrive de réagir à travers ce prisme du passé, alors qu’on évolue tous les deux. J’ai envie qu’on se fasse confiance et je te promets que je vais faire de mon mieux, pour y faire attention, pour réagir simplement et factuellement au moment présent, et si je ne fais pas attention, n’hésite pas à venir m’en parler ». Voilà, on ne demande pas ou n’impose pas à l’autre personne de suivre notre démarche, donc on ne cherche pas à la changer, mais elle peut être inspiré à suivre notre exemple.

Cet état d’esprit, permet de laisser l’espace et le temps à chacun d’évoluer librement sans être retenu par le passé. Et ça sera d’autant plus efficace, si l’on soutient l’autre dans cette démarche, donc on ne souligne pas à chaque fois qu’il refait un pas de travers, mais on l’encourage quand on observe des changements positifs. C’est ce qui va permettre à n’importe quel type de relation, d’évoluer et de perdurer dans le temps.

J’ai d’ailleurs dressé ma petite liste des 20 bonnes habitudes et attitudes pour développer des relations saines, que je vous invite à regarder juste ici. Si ce concept de prisme du passé fait écho à votre expérience, n’hésitez pas à venir en discuter avec moi en commentaire.

Publié par Romain

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