Suis-je polyamoureux ? Peut-on devenir non exclusif ? Quels sont les risques à vivre en couple libre ? Je vous partage mon point de vue sur ces questionnements que vous êtes nombreux à vous poser.
SE DÉFINIR
J’ai observé que nous sommes nombreux à nous définir par rapport à notre orientation relationnelle (exclusif ou non) et je voudrais vous partager ma réflexion sur ce sujet.
- Certains découvrent qu’ils sont polyamoureux depuis toujours.
- D’autres se disent monogame, la non-exclusivité est inconcevable pour différentes raisons.
- Et le reste, indécis, se trouve quelque part entre les deux.
Personnellement, je ne pense pas que nous sommes l’un ou l’autre. Ce n’est pas dans nos gênes, c’est simplement un choix ou une absence de choix qui ne devrait pas nous définir.
Je fais la distinction entre : être d’une certaine façon et vivre de cette façon.
Car s’identifier à une orientation, à une passion, à votre travail, à votre physique, à votre intelligence ou n’importe quoi d’autre, vous enferme dans une représentation de vous-même qui est restrictive. Vous risquez de vous y perdre et d’adopter inconsciemment des comportements associés à cette identité. Vous êtes complet, sans aucun artifice et votre présence seule est déjà d’une grande valeur.
Imaginez un sportif professionnel qui s’identifie uniquement à travers sa passion. S’il se blesse et qu’il ne peut plus la pratiquer, son monde va s’écrouler. Il risque de perdre absolument tout ce qui le définissait, ce qu’on appelle une crise d’identité.
C’est d’ailleurs pour moi l’une des principales barrières qui rend la transition de la monogamie au polyamour si compliqué. Si vous vous êtes identifié comme monogame toute votre vie comme beaucoup d’entre nous, vous aurez la sensation de devoir abandonner cette image de vous. Donc gardez à l’esprit que changer d’orientation, n’affecte pas qui vous êtes vraiment. Si le sujet de l’identité vous intéresse, je vous conseille de regarder la vidéo de Laurent Gounelle.
Maintenant je vais vous illustrer en quoi la perception que vous avez de vous-mêmes peut influencer votre pensée.
SUIS-JE POLYAMOUREUX ?
Actuellement la monogamie et le schéma classique de la famille (un homme et une femme mariés avec des enfants) est clairement la norme dans notre culture. Très peu d’entre nous ont conscience de l’existence d’alternatives, à tel point que personnellement (si je n’avais pas vécu ce que je raconte dans mon témoignage), je n’aurai même pas eu l’idée de remettre en question ce modèle. Celui-ci n’est pas mauvais, mais il ne devrait pas être une norme et valorisé par rapport aux autres choix de vie. Peu importe votre façon de vivre, si ça vous convient et que vous respectez les libertés des autres, personne ne devrait vous juger.
Faisons une analogie. Imaginez que le foot représente ce que la monogamie est dans notre culture. Un monde où le foot est quasiment le seul sport représenté. Tout le monde fait du foot, regarde du foot, parle de foot et rêve de faire une belle carrière de foot (je sais c’est un cauchemar pour certain). Vous ne connaissez que ça depuis votre naissance.
Quelle serait votre réaction si vous tombez sur quelqu’un qui vous fait découvrir le handball ? Dans cette métaphore, le handball c’est le polyamour. Le but du jeu est le même (2 équipes, un terrain, des buts, un ballon), les règles sont simplement différentes et surtout ça se joue avec les mains, ce qu’on vous avait toujours interdit.
A ce moment-là, certaines personnes s’amusaient déjà à jouer avec les mains, parfois même en cachette et elles ont naturellement développé des facilités dans ce sport. La découverte du handball et d’une communauté de personnes qui aiment la même chose est alors un vrai soulagement. Mais évitez d’en faire votre identité et gardez l’esprit ouvert.
D’autres personnes vont se questionner sur leurs préférences. Le meilleur moyen de savoir ce qui vous convient vraiment c’est d’expérimenter. La théorie a ses limites et vous pouvez vous lancer sans nécessairement prendre de risque. Vous aurez d’ailleurs toujours la possibilité de revenir en arrière. Ce ne sera pas un échec mais une expérience certainement enrichissante.
Enfin pour les autres, imaginer jouer au ballon avec leurs mains peut être inconcevable. Si vous êtes complétement épanoui dans le foot ce n’est pas la peine de remettre en question ce sport. L’important est de connaître qu’il existe des alternatives si vous voulez changer un jour. Dans tous les cas, je pense que vous ne devriez pas faire ce choix par rapport à vos aptitudes et vos conditionnements, qui sont des pensées limitantes. Partez du principe que vous allez apprendre d’une manière ou d’une autre à maitriser un ballon avec vos mains et posez-vous ces questions : « est-ce que j’adhère aux valeurs de ce sport » et « est-ce que je me vois y jouer avec mes coéquipiers ? ».
Pour en revenir au polyamour, attention de ne pas faire ce choix exclusivement pour plaire à quelqu’un. C’est une décision très personnelle que vous devez d’abord faire pour vous, donc prenez le temps d’y réfléchir sans pression extérieure.
Je vous rappelle également qu’être non-exclusif ne veut pas forcément dire que vous devez chercher ou avoir d’autres partenaires. Vous pouvez simplement être ouvert aux opportunités et alterner entre l’envie de rester seul, en couple, en famille ou faire des rencontres.
COMMENT CHANGER ?
Dans une certaine mesure, il est possible pour n’importe qui de changer son fonctionnement et de développer, par exemple, un état d’esprit compatible avec les relations non-exclusives. Concrètement comment ça marche ?
D’abord rappelez-vous que vous n’êtes pas défini par vos pensées. Vous en avez des milliers tous les jours, vous ne pouvez pas les maitriser mais ne vous inquiétez pas, elles évolueront avec le temps.
La première étape est d’imaginer quelle personne vous voulez être ou quelles aptitudes vous voulez développer. Ensuite vous allez faire attention de rester conscient de vos paroles et vos comportements. Vous prendrez le temps de réfléchir et de vérifier, que chacune de vos décisions sont en adéquation avec votre projection.
Je vous donne un exemple personnel. J’aimerai devenir quelqu’un de plus généreux. Si durant une conversation, j’entends que des amis font des travaux, instinctivement je n’y prêterai peut-être pas d’attention. A ce moment-là, je vais prendre conscience que cette pensée n’est plus en adéquation avec la personne que je veux être et je vais leur proposer mon aide.
Chaque action dans cette direction va renforcer ce nouveau chemin neuronal. Vous pouvez imaginer ça comme un muscle. Je renforce ces comportements généreux qui avec le temps et la répétition, deviendront plus fort et instinctif. Car la pratique influence d’avantage notre façon de penser que la théorie. De la même manière que si vous étudiez un sport uniquement en lisant des livres, même après des années vous seriez incapable de reproduire un geste.
Dans le cadre du polyamour, ces nouveaux comportements risquent de déclencher des sentiments de jalousie. Accueillez ces émotions négatives avec compassion. Elles sont nécessaires et vous allez apprendre à vous en servir pour vous analyser et communiquer avec votre partenaire.
Enfin il est important de réduire autant que possible la durée de chaque réaction émotionnelle. Si je résume la pensée du Docteur Joe Dispenza dans une autre vidéo, notre caractère serait influencé par nos réactions émotionnelles par rapport à quelqu’un ou quelque chose.
Si une mauvaise rupture amoureuse vous affecte pendant plusieurs heures ou jours, on parle d’une humeur. Si votre réaction émotionnelle persiste durant des semaines ou des mois, cela modifie votre tempérament. Et si ça continu durant des années cela devient un trait de personnalité. Plus vous apprendrez à réduire cette période et plus vous aurez de facilité à gérer vos émotions.
N’ayez pas honte de ressentir des émotions négatives mais soyez fier de faire des efforts dans une nouvelle direction qui vous rapproche doucement mais sûrement de la personne que vous voulez devenir.
UNE EXPÉRIENCE RISQUÉE ?
A ce moment-là de votre réflexion, si vous êtes en couple, vous aurez peut-être envie d’expérimenter cette orientation mais vous aurez probablement peur des répercussions sur votre relation actuelle. C’est tout à fait compréhensible.
Vous pouvez penser que plus votre partenaire fait de rencontre, plus il risque de vous quitter pour un nouvel amour, ce qui paraît logique. Mais analysons les statistiques de la monogamie. Environ un mariage sur deux finit en divorce et cette proportion devrait être plus importante pour les couples moins engagés. L’infidélité et les comportements abusifs comme la jalousie, en seraient les principales causes.
Donc le plus grand risque pour votre couple en monogamie est que votre partenaire ait une aventure avec une autre personne. Si cela devient « sérieux » et que le polyamour n’est pas une option dont il a connaissance, il sera contraint de faire un choix.
Un choix entre votre relation qui représente un amour durable et stable mais aussi tous les petits problèmes et reprochent du quotidien qui s’accumulent comme mes chaussettes au pied du lit…
Et l’autre relation qui représente la nouveauté et l’aventure, où durant la phase de passion des débuts, ils seront une drogue l’un pour l’autre, comme shootés aux hormones ! Dans cet état nous avons tendance à idéaliser l’autre personne et agir de manière irrationnelle.
D’après-vous, est-ce un choix équitable ?
En relation libre, si votre partenaire tombe amoureux ou est attirée sexuellement par quelqu’un d’autre, il pourra vivre cette histoire honnêtement. S’il vous aime toujours sincèrement, il n’aura donc pas de raison de vous quitter puisque vous lui laisserez la liberté d’explorer cette relation.
Pour avoir vécu cette situation, je ressens surtout de l’amour et de la gratitude vis-à-vis de ma copine pour me faire confiance et me laisser cette liberté. Si une rencontre me fait découvrir un endroit sympa, ma première intention est d’y emmener ma partenaire pour partager cette expérience avec elle.
Vous pouvez également avoir peur que ce soit mal perçu par vos proches car c’est également mon cas ! Si vous en parlez, je pense qu’il faudrait éviter de vous identifier à vos orientations pour les raisons évoquées juste avant et parce que ça augmente artificiellement nos différences. Restez neutre, il n’y a pas de quoi en être fier ou en avoir honte et ne soyez pas gênez par ce choix. Nous sommes toujours les mêmes personnes qu’elles connaissent et qu’elles aiment. Et nous pouvons simplement aimer des personnes d’orientations différentes, au singulier ou au pluriel. Si certains de vos proches le prennent mal, n’oubliez pas que ce n’est pas votre faute, ils sont simplement déçus que vous ne correspondiez pas à leurs attentes. C’est à eux de comprendre que celles-ci ne sont pas légitimes et qu’ils devraient vous aimer sans conditions.
CONCLUSION
Pour résumer cette réflexion, je pense que nous devons éviter de nous définir et de nous enfermer dans des catégories mais garder l’esprit ouvert à l’évolution de nos envies. Nous avons tous la capacité de changer, donc ne perdez pas trop d’énergie à essayer de comprendre qui vous êtes mais utilisez là plutôt pour devenir la personne que vous souhaitez et créer les relations qui vous conviennent.
Sachez qu’en polyamour vous vivrez probablement les mêmes bonheurs et souffrances qu’en monogamie mais elles seront multipliées par votre nombre de relation. Le meilleur moyen de les améliorer est d’abord de travailler sur vous, c’est le cheminement que j’aimerai vous présenter à travers mes vidéos.
Dans tous les cas, exclusif ou non, le risque que nos amours disparaissent de notre vie pour une raison ou une autre est réel. Nous devons essayer d’avoir conscience qu’elles sont éphémères et vivre chaque moment pleinement avec légèreté.
Publié par Romain
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Les livres de Laurent Gounelle sont merveilleux de sagesse. Mon préféré : “le jour où j’ai appris à vivre”. Je recommande cet écrivain.
Merci pour la référence ! 🙂