POLYAMOUR DÉFINITION | Questions fréquentes (FAQ)

Définition (PARTIE 2/2) : parler pour la première fois de polyamour déclenche une avalanche de questions ! Je vous donne des éléments de réponses dans cette FAQ.

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ATTENTION : si ce concept est nouveau pour vous, certains comportements décrit dans le cadre du polyamour seraient intolérables dans le contexte d’une relation monogame, ne vous projetez pas par rapport à votre histoire. Ne vous offusquez pas à l’idée que ce soit inconcevable mais découvrez ce concept avec un regard neutre, avec curiosité et sans jugement.

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Comment ça marche ? Cliquez sur le cadre gris pour voir la réponse à chaque question.

LES CROYANCES

Elle : « Je pense qu’on ne peut pas aimer d’un « amour romantique » plus d’une personne ! Si je suis attirée par un autre homme alors que je suis en couple, c’est que je ne l’aime plus ! »

Dans notre culture ce n’est pas vraiment admis et pourtant on l’a tous probablement ressentis. Quand vous passez d’une relation à une autre, il est probable que vous aimez encore votre ancien partenaire, l’amour ne disparaît pas instantanément, mais si vous es guidée par la croyance que les amours pluriels sont impossibles, alors vous risquez de mettre un terme précipitamment à une relation et souffrir au passage.

L’amour n’est pas une ressource finie qui se partage entre les relations comme des vases communiquant, aimer quelqu’un ne diminue pas l’amour restant pour les autres. Je pense que l’amour est de même nature, peu importe qu’il s’agisse d’un partenaire, d’un ami ou d’un parent par exemple. Il est simplement ressenti à différentes intensités. L’ocytocine, connu également comme l’hormone de l’attachement, à un rôle déterminant dans ce sentiment. Elle est secrétée dans différentes situations comme l’allaitement ou lors d’un rapport sexuel. Le degré d’intensité est donc comparable. Les parents sont très attachés à leur premier enfant et sont capables d’en aimer un autre, sans que cet amour soit divisé par deux. Pourquoi serait-ce différent pour l’amour « romantique » ?

Avez-vous déjà ressenti ne serait-ce qu’une simple attirance pour un autre homme en étant en couple ? Généralement quand ça nous arrive nous n’y prêtons pas attention ou parfois nous échangeons des regards et flirtons « innocemment ». C’est relativement facile d’oublier un bel inconnu que vous avez croisé quelques instants mais cela devient plus compliqué si vous le côtoyez tous les jours. Étouffer des sentiments et culpabiliser de les ressentir peut provoquer un conflit intérieur stressant le corps jusqu’à le rendre malade.

Sans nécessairement envisager le polyamour, être consciente qu’aimer ou avoir une attirance pour plusieurs personnes est possible et « normal », que ce n’est ni une bonne, ni une mauvaise chose, vous permettra d’avoir la neutralité nécessaire pour gérer cette situation si elle se manifeste.

Elle : « Mais normalement quand tout va bien dans le couple, tu n’as pas envie d’aller voir ailleurs ! »

« Aller voir ailleurs » est une expression que je n’aime pas car elle est utilisée de manière péjorative. Le polyamour ne veut pas forcément dire que vous cherches activement d’autres amours. Vous pouvez simplement vivre comme un couple monogame (à priori) mais si l’un de vous deux développe des sentiments ou une attirance pour quelqu’un et que c’est réciproque, il aura la possibilité d’en parler et de vivre cette relation.

Alors pourquoi d’autres polyamoureux vont volontairement « aller voir ailleurs » ? Je vais vous répondre par une analogie. Vous aimez voyager ?

Admettons que votre homme c’est la France. Vous le connaissez depuis longtemps, vous y vis et vous l’aimez. Vous avez l’impression de le connaître par cœur et pourtant de continuer à le découvrir tous les jours. Vous êtes épanouie mais cela ne vous empêche pas d’avoir envie de découvrir d’autres cultures et d’autres paysages. Le reste du monde sont des relations potentielles. Vous allez voyager occasionnellement dans d’autres pays, avoir le plaisir d’explorer, d’expérimenter et d’apprendre de nouvelles choses. Vous aurez toujours le plaisir de rentrer en France, partager ces expériences et enrichir votre quotidien. Vous pourrez découvrir une nouvelle recette de cuisine qui deviendra une spécialité que votre compagnon adorera. Ces voyages nourrissent vos envies d’aventures et de liberté, ils complètent vos expériences sans jamais se substituer au reste de votre vie ou au plaisir de passer un petit weekend dans un coin de la France.

Lui : « On ne peut pas être amoureux si l’on ne fait pas de projet ! »

Nous sommes conditionnés pour vivre les relations amoureuses selon un schéma ascendant plus ou moins préétabli : flirt, rencard, rapprochement intime, exclusivité, emménagement, mariage, enfants, petits-enfants et finir ses jours ensemble. Toute dérogation à cette règle ou sortie de route (divorce) est vécue comme un échec et mal vu dans notre société.

Il n’y a rien de mal à suivre cette voie mais nous devons être conscient que ce n’est qu’une possibilité d’évolution. Le passage d’une étape à la suivante n’apporte pas d’amélioration dans l’absolu. Par exemple, avoir un enfant est un événement extraordinaire qui est très engageant mais votre relation ne sera pas mieux ou moins bien, elle sera juste différente.

Chaque forme possible d’une relation a ses avantages et ses inconvénients. Voir occasionnellement un amour permet d’entretenir le désir. Décider de vivre en couple permet de passer plus de temps avec cette personne mais génère potentiellement plus de conflits liés à l’organisation du quotidien.

L’amour est un sentiment que l’on partage avec une personne, indépendamment des projets.

Lui : « En fait tu as peur de l’engagement ? »

Au contraire, puisqu’il est possible de vivre en couple et de faire des projets de vie, tout en s’engageant dans d’autres relations sérieuses sur le long terme, dans la limite du temps que nous pouvons y consacrer.

Quand certaines personnes pratiquent la « monogamie en série », en rompant tous les liens qu’elles avaient avec un amour pour en construire un nouvel ailleurs, potentiellement « mieux » ; le polyamour permet de s’engager dans une relation à long terme car une nouvelle rencontre ne met pas en péril les autres.

J’aime particulièrement la possibilité de garder le lien toute la vie avec une personne, peu importe l’évolution de la relation.

Elle : « Si mon partenaire aime quelqu’un d’autre alors notre relation ne sera plus unique ! »

Nous sommes tous différents donc chaque relation est unique. Le besoin de se sentir unique n’est qu’une manifestation de notre ego.

Prenons le pire exemple. Dans le contexte des relations libres, vous passez une soirée merveilleuse chez un homme. Le lendemain vous apprends qu’il va passer une soirée similaire avec une autre femme. C’est une occasion parfaite pour votre ego de se vexer, se sentir banal, haïr votre amoureux et changer rétrospectivement le souvenir que vous avez de ce moment. Ces réactions sont basées sur des peurs, rien de tout ça n’est vrai. En réalité, vous avez passé une merveilleuse soirée. Votre ego fait peut-être plus de bruit que votre cœur mais le sourire et les yeux de votre amoureux ne mentent pas, au fond de vous vous ne doutez pas de sa sincérité. Dans le contexte du polyamour, sa soirée avec une autre personne ne met pas en danger votre relation, il n’y a donc rien à interpréter. Il peut également passer une belle soirée avec autre femme sans que ça n’affecte votre relation ou ce que vous avez mutuellement ressenti durant ce moment.

LA MONOGAMIE

Lui : « Du coup la monogamie ne vous convient pas ? »

La monogamie et le polyamour sont deux possibilités différentes dans lesquelles vous pouvez vous épanouir, à vous d’expérimenter et de choisir ce qui vous convient le plus. Avec ma partenaire nous avons vécu en monogamie et en relation libre, et nous avons toujours été heureux. Le polyamour est devenu nécessaire pour nous adapter à une situation. L’expérience que nous avons fait depuis reste subjectif et personnel. Si mon témoignage vous intéresse, je vous invite à regarder cette vidéo.

Pour aller plus loin dans cette question, je pense que votre bonheur ne devrait pas dépendre de vos relations ou d’autres facteurs extérieurs. C’est un état d’esprit qui vous appartient. Si vous le développez et que vous vous sentez complet, vous pouvez être heureux peu importe la forme de vos relations.

Elle : « Ce ne sont pas mes valeurs. Ça me plaît d’être monogame. »

Dans notre culture, le romantisme et les valeurs morales sont souvent associés à la monogamie et au mariage. Inconsciemment nous sommes conditionnés par la religion, les films Disney ou autres classiques d’Hollywood. C’est l’une des barrières psychologiques les plus fortes qui nous empêche d’envisager les relations libres. Rassurez-vous, le polyamour n’est pas en contradiction avec les valeurs morales de notre société, au contraire, il permet de développer le respect, la stabilité, les liens et la liberté de chaque individu au sein d’une relation.

Dans son livre « Guide des amours plurielles », Françoise Simpère considère d’ailleurs le polyamour comme une « écologie amoureuse » tant les points communs sont nombreux et les valeurs semblables comparer à l’écologie et au respect de notre environnement.

Elle : « En tout cas ce n’est pas mon truc, je suis vraiment monogame ! »

Vous ne devriez pas vous identifier et vous définir par votre mode de vie, votre travail, vos passions, votre physique, votre culture, votre personnalité ou quoi que ce soit d’autre. Vous n’êtes rien de tout ça, car même sans, vous existez toujours. Si le thème de l’identité vous intéresse, je vous propose d’aller voir la vidéo très intéressante de Laurent Gounelle, « Devenir pleinement soi-même ».

Si vous construisez votre identité autour de ces idées ou certitudes, que va-t’il se passer si vous tombez amoureuse d’un autre homme, si vous perdez votre travail ou si vous vous blessez ? Vous risquez de perdre pied. De la même manière qu’un sportif de haut niveau ne doit pas s’identifier à son sport, même s’il lui consacre sa vie car s’il est dans l’incapacité de le pratiquer, il aura la sensation de perdre toute sa valeur et son identité. Vous devez rester consciente que vous aurez toujours de la valeur, peu importe votre situation.

Personne n’est monogame ou polyamoureux, ni l’un ni l’autre sont gravés dans notre ADN, c’est simplement un choix personnel (ou une absence de choix) qu’il faut faire consciemment.

Si vous voyez quelqu’un jongler, vous n’allez pas vous dire « moi je ne suis pas une jongleuse », vous allez vous poser les questions « est-ce que j’aimerais jongler ? Ou peut-être juste essayer pour voir si ça me plaît ? ». Si vous en faites le choix, alors vous pourrez réviser la théorie, pratiquer et développer les qualités nécessaires, votre agilité par exemple.

Donc « je suis vraiment monogame » n’a pas vraiment de sens, il serait plus juste de dire « j’ai choisi la monogamie », peu importe les raisons, cela ne regarde que vous et vous n’avez pas à vous en justifier. Et si vous n’avez jamais fait consciemment ce choix, comme moi auparavant, vous êtes libre de vous poser cette question et vous êtes au bon endroit pour vous informer. Cela devrait d’ailleurs s’étendre à tous les autres aspects de votre vie, demandez-vous si vous faites les choses par choix ou par défaut et évaluez toutes les possibilités sans vous limiter à votre zone de confort.

LA GESTION DES ÉMOTIONS

Elle : « Je suis hyper possessive, j’ai besoin de savoir que les sentiments de mon partenaire m’appartiennent. »
Elle : « J’aime que mon partenaire soit un peu jaloux, ça me sécurise. »
Elle : « Du coup tu n’as aucun esprit de compétition amoureuse, de concurrence, de jalousie, de possessivité ? »

« Seuls deux sentiments racines existent : l’Amour et la Peur. Tu ne peux pas te trouver dans les deux simultanément. L’état d’amour ne se vit qu’en conscience. Dans ce mode, le contrôle est dirigé par le cœur qui dicte chacun de tes gestes, l’égo ne peut plus s’exprimer. En revanche, à chaque fois que tu laisses ton mental reprendre le pouvoir, il te plonge dans le passé ou le futur. Tu entres dans la zone de peur, le royaume de l’égo. Il invente des stratagèmes pour t’empêcher d’agir, terrorisé par le changement. Tout ce qu’il ne maîtrise pas l’effraye. »Kilomètre zéro » de Maud Ankaoua)

Cette explication résume bien le fonctionnement de nos émotions. Il est très important de prendre conscience que les émotions négatives n’ont pas de contreparties positives et ne doivent pas être associées à des idées romantiques ou un sentiment de sécurité qui n’est en fait qu’une manifestation de notre égo. Elles génèrent une charge mentale et un stress pour notre corps qui a des répercussions psychologiques et physiques. Nous ne devons pas les accepter comme une fatalité mais les traiter comme une maladie, qui ne nécessite pas de médicament mais une transformation de l’esprit.

Le guide spirituel Sadhguru s’en inquiète dans l’une de ces interventions : « Où que j’aille les gens parlent de gestion du stress, je ne comprends pas. Parce que dans mon entendement, on gère les choses qui nous sont précieuses : notre famille, nos biens, notre travail. Pourquoi voudrait-on gérer le stress ? Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que tout un tas de gens avaient conclu que le stress faisait partie de leur vie. Le stress ne fait pas partie de votre vie, de votre travail ou de quoi que ce soit d’autre. Le stress est juste votre incapacité à gérer votre propre corps, votre mental, vos émotions et vos énergies vitales. Si vous ne savez pas comment tenir votre corps, votre mental, vos émotions, vous serez stressé. »

Nous avons tous plus ou moins conscience que nous avons notre lot de peurs et de névroses qui nous gênent au quotidien. Je pense que vous pouvez apprendre à comprendre, gérer, atténuer ou faire disparaître toutes vos émotions négatives, à partir du moment où vous êtes prête à vous remettre en question.

Ces sentiments ne doivent pas être des obstacles que vous apprenez à contourner et dont vous vous accommodez avec le temps. Vous pouvez décider de vous en affranchir. La possessivité, la jalousie, la dépendance affective, la peur de l’abandon ou la colère, ne sont que des peurs que vous pouvez identifier et traiter. Être rassurée par la jalousie de votre homme revient à alimenter votre ego au détriment du bien être de l’autre. C’est un comportement de peur et non d’amour.

Les sentiments d’amours et de peurs existent pour tout le monde, que vous sois célibataire, monogame ou polyamoureuse. Le caractère exclusif de la monogamie réduit en théorie le risque d’être confronté à vos peurs même si la réalité est différente. Cependant, il n’est pas possible de vivre en relation libre sans s’y confronter, il n’y a aucune échappatoire ! Vous pouvez vivre cette expérience comme une souffrance ou comme une opportunité unique de les surmonter.

Encore une fois, vous n’êtes pas hyper possessive ou jalouse, ce n’est pas une fatalité ou un trait de caractère qui vous définit, ce n’est qu’une émotion liée à une peur. Comme la douleur localisée d’une blessure, c’est une indication qui vous permet d’avoir conscience d’une blessure qu’il faut soigner.

Si vous souhaitez vous en débarrasser, il va falloir affronter votre pire ennemi : vous-même ! Et plus précisément votre ego. Je ferai des vidéos et des articles sur ce sujet, mais il va falloir accepter une vérité qui n’est pas facile à digérer. Vous êtes responsable de toutes les émotions négatives que vous ressentez (à quelques exceptions). Une fois que ceci est accepté, vous vous rendez compte que si vous en êtes à l’origine, vous avez le pouvoir de les empêcher et de les remplacer par des sentiments d’amour.

Elle : « La possessivité c’est bien aussi, être aux petits soins, être romantique. Du coup vous perdez tout ça ? »

Vous n’avez pas besoin d’être possessive pour être bienveillante, attentionnée ou romantique. Cette intention doit venir d’un sentiment d’amour désintéressé et non d’une manipulation consciente ou inconsciente ayant pour objectif de plaire ou « garder » quelqu’un.

Lui : « Comment vous faites si vous êtes jaloux ? »

Ce n’est pas votre partenaire ou sa relation qui vous rend jaloux, vous générez cette émotion à partir d’une peur que vous devez identifier. Le polyamour peut rapidement vous mettre dans des situations inconnues que vous pourrais interpréter comme dangereuses. Lutter contre la jalousie demande beaucoup de communication, entre toutes les personnes affectées par ces relations et un peu de compassion envers vous-même. C’est normal de ressentir de la jalousie, ce n’est pas un échec, au contraire, c’est très courageux d’y faire face. Le dernier élément qu’on oublie souvent c’est le temps. Il faut accepter qu’une transformation du corps ou de l’esprit est un long processus qui nécessite de la pratique et de la répétition pour renforcer les fibres musculaires ou reprogrammer des nouveaux chemins neuronaux.

Comme pour le sport, si vous voulez atteindre un certain objectif, vous savez que vous allez devoir souffrir et transpirer pour y arriver. Cette souffrance n’est pas vécue de la même manière quand c’est votre décision et que vous savez quelle est nécessaire pour progresser. Changer cette perception de l’effort peut radicalement modifier la manière dont vous vivras cette transformation.

Chaque personne est unique. Votre compagne ne pourra donc pas vous remplacer par quelqu’un d’autre. Si elle veut faire l’expérience de ce qu’elle aime chez vous, elle peut uniquement le faire avec vous. Si elle décide en connaissance de cause de vous quitter alors il est très probable qu’elle ne vous aime plus, sa décision est donc la meilleure pour tout le monde car vous méritez tous les deux d’aimer quelqu’un qui vous aime en retour. Cette prise de conscience peut vous permettre de lâcher prise et de ne plus chercher à contrôler les sentiments des autres qui est une illusion génératrice de stress.

Elle : « Il y a une part super belle dans le non-contrôle des sentiments. »

Oui je suis du même avis, et les polyamoureux n’ont pas plus de nécessité de contrôler leurs sentiments que les monogames. Les émotions d’amour et l’expression de notre nature profonde ne doivent pas être bridées. En développant votre amour propre, vous gagnerez confiance en vous ce qui vous permettra de vous exprimer et vivre spontanément sans retenue, sans peur d’être jugé ou rejeté.

La vulnérabilité est souvent vécue comme une faiblesse. Soit nous avons honte d’être vulnérable, soit nous sommes fiers de ne pas l’être, ce qu’on assimile à « être fort ». Dans « Way of the Peaceful Warrior » de Dan Millman, il décrit l’état d’esprit du « guerrier pacifique » qui ne cherche pas la perfection, la victoire ou l’invulnérabilité. Il est totalement vulnérable. C’est le seul vrai courage.

Changer votre perception de la vulnérabilité pour la voir comme une qualité et une force est très important dans l’acceptation de vos émotions.

Lui : « Si mon conjoint tombe amoureux de quelqu’un d’autre, je vais me sentir exclu. »

Plus la jalousie disparaît, plus elle laisse de place à la compersion qui facilite les échanges au sein de la relation. Avec le temps, vous arriverez à communiquer naturellement sur vos relations pour inclure votre partenaire. Et puis peut être qu’un jour, elle rencontrera l’une de vos relations amoureuses et qu’elles créeront elles-mêmes des liens.

C’est peut-être de la science-fiction pour vous mais c’est ma réalité et Leon Feingold le raconte très bien dans sa présentation : « La compersion fonctionne également dans le contexte des relations en changeant mentalement la compétition par la coopération. Sam est l’un de mes meilleurs amis. Ma copine et moi l’avons rencontré il y a un an lors d’une soirée et peu après ils ont commencé à se fréquenter. Traditionnellement tu es en compétition. Je ne vais pas prétendre que je n’étais pas jaloux, je l’étais. Ou j’aurais pu juste me forcer à essayer de l’ignorer. Au lieu de ça, j’ai invité Sam à déjeuner. Il s’avère que nous avons beaucoup plus en commun qu’une copine… c’est un mec génial ! Non vraiment, on a totalement accroché. Depuis ce jour, Sam et moi déjeunons ensemble tous les mois. »

Pour simplifier, en polyamour, vous peux vivre vos amours comme vous vis vos amitiés et ne plus vraiment faire de distinction entre les deux, que ce soit pour les tiennes ou celles de votre compagne. Il n’y a donc pas de raison d’en être exclu.

Elle : « Avec mon conjoint on n’est pas des personnes qui trompe. »

En supposant que vous soyez honnête, cette remarque pourrait être reformulée plus correctement par « jusqu’à présent ni mon conjoint, ni moi, n’avons trompé quelqu’un ». Voilà la seule vérité que vous pouvez affirmer, le reste est incertain.

Tromper signifie « Abuser de la confiance de quelqu’un, se jouer de lui en usant de mensonges, de dissimulation ».  Malgré toutes vos bonnes intentions, vous n’êtes jamais à l’abri d’avoir une attirance ou de tomber amoureuse d’un autre homme. En parler avec votre conjoint risque de blesser son ego mais vous évite de le tromper et renforce votre confiance l’un envers l’autre. Si vous n’étiez pas attachée à lui, vous pourriez choisir de lui mentir ou de le quitter. En raisonnant de façon pragmatique, lui avouer vos sentiments est (paradoxalement) la plus belle preuve d’amour que vous puissiez lui faire. Vous lui montrez qu’en dépit de la situation, vous l’aimez toujours, vous souhaitez plus que tout le garder dans votre vie et vous restez honnête malgré le risque de le perdre.

Elle : « Si j’apprends que mon partenaire me trompe, c’est fini, pas de discussion ! »

Cette attitude vous rend partiellement responsable d’une éventuelle tromperie. Oui, c’est terrible à admettre mais c’est logique. Voici un exemple.

Deux couples semblables (1 et 2) dont les hommes tombent amoureux d’autres femmes, sans incidence sur leurs couples. Celles-ci ont eu les discours suivant en début de la relation :

  •  Femme couple 1 : « si un jour j’apprends que vous m’as trompé, je vous tue ! »
  • Femme couple 2 : « je sais qu’on peut plaire et être attiré par d’autres personnes, si un jour ça vous arrive, promet moi qu’on en parlera »

Si l’aveu de l’homme du couple 2 est fait avant la tromperie, cela blessera moins votre ego et vous seras plus ouverte au dialogue. Il est probable que vous le quittes évidemment, mais vous aurez également la possibilité de renouer le dialogue et de vous remettre en question.

L’homme du couple 1 va très probablement vous tromper secrètement pendant des mois ou des années avant de se faire « choper » ou de devoir prendre une décision radicale. Vous êtes complice de son mensonge car votre manque d’ouverture d’esprit a restreint les possibilités de votre conjoint.

Vous pourrez vous offusquer d’être tenue en partie responsable et penser que c’est la faute de votre homme, qu’il n’avait qu’à se contrôler. Oui mais ça aurait réglé votre problème, pas le sien. Il est difficile d’avoir de l’empathie dans ce cas mais si la situation était inversée, vous auriez pu avoir la même réaction. Quand vous tombez amoureux d’une seconde personne et que vous savais que vous n’êtes pas mal intentionnée ou que ça n’affecterait pas négativement votre première relation alors vous trouvez ça injuste d’être privé de cette liberté et de renoncer à vos sentiments pour ne pas blesser l’ego de votre partenaire.

LA GESTION DES RELATIONS

Lui : « Donc tu as d’autres partenaires ? »

Oui le polyamour permet d’entretenir plusieurs relations, peu importe la forme et la nature de celles-ci. Elles peuvent être hiérarchisées en relation principale et secondaire par exemple, ou avoir toute la même importance sans distinction, c’est ce qu’on appelle l’anarchie relationnelle.

Lui : « Elles savent que vous voyez d’autres personnes ? »

Oui c’est la base de l’éthique du polyamour, omettre de dire qu’on est en relation libre reviendrait juste à tromper plusieurs personnes en même temps.

Elle : « Comment tu organises et gères plusieurs relations en même temps ? »

Vous gérez ces relations de la même manière que toutes les autres (amours, amis ou famille). Ta qualité de présence et le temps que vous accordez à chacun détermine la nature et les possibilités de celles-ci.

Théoriquement, vous pourriez être amoureuse simultanément de nombreuses personnes, la seule contrainte c’est le temps. Parfois vous n’aurez pas d’autres relations, parfois une ou plusieurs secondaires sérieuses ou des rencontres occasionnelles.

Elle : « Ce n’est pas cool de faire passer quelqu’un au second plan non ? »

Une relation secondaire ne désigne pas la valeur que vous accordez à cette personne mais simplement le temps et les possibilités que vous pouvez partager avec celle-ci. Par exemple, vous pourrez réserver à votre relation principale de vivre ensemble et d’avoir des enfants. Ce seraient les seules « restrictions » de vos relations secondaires, en dehors de ça, les possibilités sont infinies !

C’est bien-sûr réciproque, vous êtes secondaire pour elles également, la relation est donc équitable. Elles apprécient souvent de rencontrer quelqu’un qui ne leur mettra pas de pression et de pouvoir profiter du bonheur de cette aventure avec plus de légèreté. Mais vous devrez accepter que ces personnes ne vous appartiennent pas et qu’elles pourront sortir de votre vie aussi rapidement qu’elles sont apparues. Au début c’est déroutant et il faudra vous adapter pour ne pas en souffrir.

Il existe un état d’esprit qui vous permet de profiter au maximum du potentiel d’une relation en évitant les émotions négatives. En ne créant pas d’attentes, en restant connecté à l’instant présent et en vivant chaque moment comme si c’était le dernier avec cette personne, vous pourrez vivre des expériences extraordinaires sans frustration.

Lui : « A quel moment es-tu sûr d’être secondaire pour cette personne ? Et si elle veut plus, bien que les règles étaient claires ? »

Les personnes réfractaires au polyamour vous éviteront naturellement. Vous rencontrerez donc des femmes curieuses et ouvertes à cette expérience. Le risque qu’elles créent des attentes irréalistes est donc plus faible, surtout si les règles sont claires et définies entre vous.

Si cela arrive, il faut en discuter ouvertement pour comprendre d’où viennent ces attentes sans rejeter la faute sur l’autre, puisque chacun est responsable de ses émotions.

Il est également possible qu’avec le temps les règles évoluent et vous partagerez peut-être « plus » que ce vous aviez imaginé au début.

Lui : « Et si tu t’entends mieux, tu partages plus de trucs avec votre relation secondaire, vous n’auras pas envie qu’elle passe avant votre relation principale ? »

Effectivement c’est le plus gros piège auquel tout le monde est confronté, monogames ou polyamoureux. Pour l’éviter, il faut avoir une idée du fonctionnement de notre cerveau.

L’amour évolue avec le temps et commence souvent par une phase de passion. Face à quelqu’un qui nous attire, nos 5 sens sont en émois et le cerveau libère un cocktail d’hormones euphorisant. Cette personne devient donc une drogue, nous l’idéalisons et nous avons besoin de la voir pour reprendre une dose.  Avec le temps, entre 6 mois à 3 ans environ, nous devenons de moins en moins sensible à ces substances et la personne nous apparaît alors telle qu’elle est vraiment. C’est souvent une étape critique où beaucoup de couples se séparent. Il faut alors que les hormones de l’attachement prennent le relais pour développer un amour durable.

Savoir identifier et comprendre les réactions chimiques de votre cerveau vous permettra de garder le recul nécessaire pour ne pas foncer éperdument dans cette nouvelle relation.

Donc vous risques d’être confronté à une situation où vous vis depuis longtemps avec une femme que vous aimes profondément mais avec qui vous partages également les petits problèmes du quotidien. Soudain vous tombez amoureux d’une autre personne et vous vis l’expérience de la passion que je viens de vous décrire. Alors forcément l’herbe pourrait vous sembler plus verte à côté mais vous vivez deux phases différentes de l’amour qui ne sont pas comparables. Vous devez être conscient que si la situation était inversée et que vous veniez de rencontrer votre partenaire, vous vivrez la même intensité. L’interprétation de vos émotions doit donc bien être replacée dans ce contexte.

Lui : « Dans ces cas-là, tu arrêtes la relation ou tu changes ? »

N’oublie pas que si vous avez choisi de vivre en relation libre, vous n’aurez pas besoin de choisir, vous pourrez vivre simultanément ces deux relations.

Bien entendu, si malgré tout vous avez envie de quitter votre partenaire cela veut certainement dire que vous avez des problèmes à régler et vous devriez le faire avant d’être tenté de choisir la facilité.

ATTENTION : le polyamour n’est pas un prétexte pour échapper à votre couple en attendant de trouver mieux !

LES RÈGLES ET LA COMMUNICATION

Lui : « Est-ce qu’il faut des règles ? Quelles sont vos limites ? »

Oui les règles sont utiles, surtout au début mais elles peuvent devenir obsolètes avec le temps. En monogamie elles sont généralement implicites, vous savez intuitivement que personne n’a le droit d’embrasser quelqu’un d’autre. En revanche, certaines frontières restent floues et génèrent des disputes inattendues, comme faire une activité, seul avec une collègue de boulot. Est-ce de l’amitié ou du flirt ?

En relation ouverte, vous essayer d’anticiper ces zones d’ombres et en discuter pour définir des règles explicites. Chaque nouvelle situation alimente cette réflexion et participe à son évolution. Ces limites sont souvent des garde-fous vous permettant d’explorer et de sortir de votre zone de confort progressivement et en toute sécurité. Une fois que cette zone devient familière et que tout le monde est rassuré, les règles ont tendance à s’assouplir ou disparaître.

Elle : « Mais il faut une bonne communication ? Comment faire si c’est un problème dans le couple ? »

C’est la clé d’une bonne relation, que ce soit en monogamie ou en polyamour. Tous nos comportements et toutes nos pensées qui ne sont pas réfléchies et exprimées clairement seront automatiquement interprétées par votre conjoint en fonction de ses croyances, de ses schémas et de ses perceptions. Si c’est un problème dans votre couple ça doit devenir une priorité même si l’un des partenaires est réfractaire.

Je ferai un article et une vidéo prochainement pour vous partager mes astuces sur ce sujet.

Lui : « Tu imagines si votre partenaire rencontre une de vos relations ? »

Théoriquement, dans le cadre du polyamour, vous n’es pas en concurrence avec les relations secondaires de votre compagne puisqu’elle est libre de les vivre sans remettre en question votre couple. Évidemment en pratique votre ego risque d’avoir du mal à accepter de ne pas être l’unique source de désir. Rencontrer ces hommes peut être un bon moyen pour vous éviter de fantasmer et vous aider à surmonter la jalousie.

Il est d’ailleurs très probable que votre partenaire soit attirée par un certain profil et que vous aurez de nombreux points communs avec ses relations. Vivre ce genre de situation est à la fois invraisemblable et très enrichissant. Cela permet de constater la bienveillance de chacun et de compléter cette relation à trois. Ce n’est plus « la relation secondaire de ma femme » mais « mon pote » ! Je pense que c’est une étape importante, très concrète. Le polyamour n’est plus utopique mais bien réel. Vous ne fantasmez plus sur les relations de votre partenaire, vous ne les voyez plus comme des menaces mais des opportunités. C’est le début d’un cercle vertueux.

Elle : « Vous ramenez ces relations chez vous ? »

C’est un choix qui se fait avec toutes les personnes qui vivent sous un même foyer et cela reste personnel. Certains reçoivent leurs relations chez eux, ils partagent leur lit ou aménagent des chambres d’amis prévues à cet effet et d’autres préfèrent réserver cet espace pour la famille.

Elle : « Si ça se passe mal avec une relation et que ça vous rend triste, ça va impacter votre partenaire. Est-ce que tu pourrais lui imposer ça ? »

Les relations secondaires ne sont pas taboues et il est important de garder une bonne communication au sein du couple. De la même manière que vous partageriez vos joies et vos peines en rapport avec votre famille, vos amis ou votre boulot, il convient de faire de même pour vos amours. Cela permet d’impliquer votre partenaire, qu’il ne se sente pas exclu et qu’il puisse partager votre bonheur ou vous aider dans les moments difficiles. Un jour vous pourrez même apprécier ces situations improbables et amusantes où vous lui donnerez des conseils en amour !

Lui : « Et si votre relation secondaire tombe enceinte ? »

Le sujet n’est pas différent des célibataires ou des monogames qui ne souhaitent pas avoir d’enfant, vous prenez les précautions nécessaires et si un « accident » survient vous en discutez avec les personnes concernées.

LA VIE DE FAMILLE

Elle : Comment vous définissez le concept de la famille ? Votre temps de famille, vous le partagez comment ?

Le concept de la famille n’est pas remis en question par le polyamour. Certains polyamoureux vivent toujours en couple, ce changement a donc très peu d’impact sur leur mode de vie. D’autres vivent leurs amours pluriels sous le même toit, parfois avec des enfants. Peu importe la configuration des individus et des relations qui forment une famille, c’est l’amour et la cohésion qui est important. Pour un enfant, avoir plusieurs adultes à la maison, c’est également plus d’attention et d’interaction.

Pour le partage de votre temps, c’est une question de choix et de priorité. Les relations secondaires peuvent prendre peu ou beaucoup de place, comme nos amis, notre famille, le travail ou n’importe quel loisir. Mais admettons que vous accordez un soir par semaine à des relations secondaires. Faisons le calcul. La soirée dure de 20h30 à 1h, avec les trajets on arrondit à environ 5h par semaine. Sur 168h que compte une semaine, cela représente seulement 3% de votre temps !

Elle : « Comment tu en parles à votre enfant ? Comment le vit-il ? »

Mon enfant est encore trop jeûne pour que j’ai le recul et l’expérience nécessaire pour vous répondre mais je vais me baser sur les propos de Françoise Simpère, qui vit en polyamour et a plusieurs enfants : « Lorsque c’est un choix de vie précoce, les enfants ont l’habitude de voir leurs parents sortir séparément et parler de leurs copains et copines en termes amicaux, évidemment pas sexuels ! Nul besoin de leur faire un cours sur le Lutinage pour qu’ils comprennent que papa et maman ont une vie affective épanouie, qu’ils résumeront avec la simplicité des enfants, comme l’a fait une de mes filles quand elle avait quatre ans : « En somme, vous avez papa et vos amoureux, et papa a vous et ses amoureuses. » Pourtant, nous n’en avions jamais parlé aussi précisément… ».

Lui : « Tu pourrais avoir des enfants de femmes différentes ? »

Avoir des enfants avec des partenaires différents est une réalité pour certains monogames. Nous en avons une mauvaise image car c’est associé à une ou plusieurs séparations mais ça pourrait effectivement être un choix pour certains polyamoureux.

L’ALTERNATIVE AUX PROBLÈMES ?

Elle : « Vous n’êtes pas obligé de vivre en polyamour pour développer votre communication. La solution doit se trouver dans le couple et pas avec des tierces personnes. »

Je suis d’accord et j’invite tout le monde à améliorer sa communication, sa bienveillance et développer des relations saines avec soi-même et les autres. Le polyamour ne doit pas être une alternative aux problèmes de couple. Il n’est pas question de mettre de côté son partenaire pour qu’il devienne un simple « colocataire » et vivre des amours avec d’autres personnes à côté.

Néanmoins, le polyamour peut être une opportunité pour repenser ses attentes. En effet, consciemment ou non, nous avons façonné le moule de notre partenaire idéal et nous nous efforçons que notre amour en prenne la forme. Toutes ces attentes sont irréalistes et illégitimes.

Prenons un exemple. Vous adorez danser mais votre homme n’aime pas. Vous pourrez prendre des cours sans lui, avec des inconnus ou des amis. Mais cette activité a peut-être plus de saveur quand elle est mêlée à la séduction. En monogamie vous êtes donc coincée, soit vous abandonnez cette idée, soit vous mettez la pression à votre conjoint. Dans tous les cas, l’un de vous deux en souffrira. En polyamour ce n’est plus un problème.

Paradoxalement, vivre ses envies sans les partager directement avec son partenaire ne vous en éloigne pas mais participe à entretenir le désir et libère les tensions du couple.

Je ferai un article et une vidéo prochainement pour vous partager mes astuces sur ce sujet.

LE FAUX RISQUE

Lui : « Tu joues avec le feu ! Plus votre partenaire a de relations, plus tu multiplies le risque qu’elle trouve quelqu’un d’autre. »

C’est une remarque intéressante et mes conclusions sont paradoxales.

D’un côté vous pouvez penser que plus votre compagne fait de rencontre, plus elle risque de vous quitter pour un nouvel amour. C’est logique, mais je pense que dans une relation de confiance et avec le bon état d’esprit, il est négligeable. Mais admettons que ce soit votre principale peur.

Maintenant analysons les statistiques de la monogamie. Environ un mariage sur deux finit en divorce et on imagine que pour les célibataires qui n’ont pas de contraintes administratives, cette proportion devrait être plus importante. L’infidélité en serait la première cause en étant à l’origine d’un tiers des divorces et 15% à cause des comportements abusifs comme la jalousie.

Nous pouvons donc conclure que le principal risque pour votre couple en monogamie est que votre partenaire ait une aventure avec une autre homme. Si cela devient « sérieux » et que le polyamour n’est pas une option dont elle a connaissance, elle sera contrainte de faire un choix.

En relation libre, si votre partenaire tombe amoureuse ou est attirée sexuellement par quelqu’un d’autre, elle pourra vivre cette histoire honnêtement. Si elle vous aime toujours, elle n’aura donc pas de raison de vous quitter puisque vous lui laisserez cette liberté. Elle vous en sera d’ailleurs reconnaissante.

Pour résumer, je dirai que si votre couple a des grosses difficultés, le passage en relation libre va juste accélérer sa fin. Si la situation est moins grave et que vous avez le désir d’améliorer les choses alors ce sera l’occasion de rétablir la communication et repartir à zéro. Si vous êtes tous les deux épanouis dans votre couple alors vous vivrez ensemble une nouvelle aventure pleine d’amour et de surprises !

EN MARGE DE LA SOCIÉTÉ

Elle : « Êtes-vous à l’aise d’en parler avec vos proches ? Vous n’avez pas peur d’être jugé ? »

Généralement découvrir le polyamour génère 3 types de réaction : la curiosité, l’indifférence ou le rejet. Il est donc normal d’avoir peur que nos proches fassent partie de cette dernière catégorie et que cela affecte notre relation avec eux. Même si vous n’avez pas nécessairement envie de le crier sur tous les toits, vous ne voulez pas non plus vivre avec la charge mentale de devoir faire attention à ce que vous dites et mentir sur vos relations.

Le piège à éviter c’est qu’on vous colle une étiquette, avec tous les préjugés qui vont avec. Même s’il est nécessaire d’utiliser un mot comme « polyamour » pour se faire comprendre et communiquer autour de ce sujet, ça peut également être un fardeau.  

Peu importe votre façon d’être ou de vivre, du moment que vous êtes heureuse et que vous ne gênez personne, alors vos proches devraient avoir l’ouverture d’esprit d’accepter, sans forcément comprendre. Pour éviter de subir une pression, je pense qu’il vaut mieux attendre avant d’en parler. Que ce mode de vie soit pleinement assumé et qu’il devienne familier. Quand vous leur diras que ça fait plusieurs années que vous vis en relation ouverte et qu’ils n’auront pas vu de différence, alors ils n’auront pas de raisons de s’inquiéter.

LA QUESTION BONUS

Elle : « Pourquoi ne pas se contenter de vos amis ? Pourquoi avez-vous besoin d’avoir d’autres relations amoureuses ou sexuelles ? »

C’est LA question qui revient souvent. Je vais y répondre, mais déjà il est important de préciser que toute relation avec une autre personne devrait rester une envie et non un besoin comme formulé dans la question. Si ce n’est pas le cas, alors il faut s’y intéresser et chercher à comprendre pourquoi.

Maintenant je vous retourne la question : pourquoi vous ne vous contentez pas de vos amis ou votre famille ? Pourquoi avez-vous envie d’être amoureuse ? Tout simplement car c’est l’une des expériences les plus intenses et excitantes que vous puissiez vivre n’est-ce pas ? Pourquoi serait-ce illégitime ou immoral de multiplier et diversifier ces sentiments si vous pouvez le faire sans blesser personne et en partageant des moments de bonheur ?

Bien sûr tout n’est pas noir ou blanc, les romances génèrent leurs lots d’amour et de souffrance. Nous l’avons tous connu mais pourtant nous y retournons, c’est bien que nous en retirons plus de joie que de peine. Chaque blessure est également une occasion unique d’apprendre et de progresser.

Si vous ne ressentez pas le besoin ou l’envie de vivre plusieurs amours c’est tout à fait acceptable mais vous devez avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour accepter que cette situation puisse également vous arriver un jour.

Même si le polyamour était connu de tous, vous pourrais avoir peur de blesser votre ego ou celui de votre partenaire, d’être en concurrence, d’être abandonnée, d’être seule, etc. Le problème ce n’est pas réellement votre ego ou vos peurs mais que ce soit une fatalité et que ce soit devenu normal de vivre ainsi. Vous ne pourrez jamais vous en défaire si vous pensez que c’est impossible ou inutile. Vous devez considérer toutes les émotions négatives comme vous réagissez à un symptôme. « Apprenons à lire que ce qui nous fait mal est une zone d’ombre en nous non réglée, n’est-ce pas ? Rien de l’extérieur ne peut m’atteindre, lorsque j’ai résolu mes problèmes. Seul l’ego peut être offensé et assailli en retour. » (« Kilomètre zéro » de Maud Ankaoua)

Sceptique ou pas, si vous le désirez, vous pouvez décider dès maintenant d’être dans un état de conscience où vous allez volontairement développer vos sentiments d’amour et ne plus alimenter ceux de la peur. Reprogrammer votre « logiciel interne » prend un peu de temps mais changera votre vie à jamais et vous permettra de vous rapprocher de l’état de plénitude que nous recherchons tous.

Avec la pratique, vous pourrez vous débarrasser de toutes vos peurs et vous vous demanderez alors : pourquoi limiter l’amour ?

Publié par Romain

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