Cet article peut être autant utile pour s’informer sur ce mode relationnel, que sur la manière d’aborder ce sujet parfois sensible. Après une courte introduction, nous allons aborder le contexte et les limites du couple traditionnel, pour ensuite ouvrir sur les autres modèles, sur le passage de la théorie à la pratique et nous finirions par une foire aux questions. J’ai rajouté des notes écrites durant toute la vidéo pour enrichir et compléter le contenu de ce live organisé par le coach Christophe Besse pour ses élèves.
Information : le texte ci-dessous est issue des prises de notes qui enrichissent le live. Regardez la vidéo ci-dessus si vous souhaitez écouter la discussion complète.
1. Introduction
Thème : les relations non-exclusives.
Opportunité de développement personnel.
Aucun modèle n’est mieux qu’un autre.
Mon objectif n’est pas de promouvoir les modèles non-exclusifs, mais de faire découvrir d’autres possibilités, pour améliorer ses relations, peu importe son mode relationnel.
Écoute active et sans considérer ses jugements.
Une éducation et une expérience des relations classiques.
En relation depuis 12 ans (2009) : 6 ans en monogamie, puis 6 ans en polyamour.
Une expérience qui pourrait s’appliquer à tout le monde.
Attention à ses croyances, se laisser la possibilité de changer.
Nos croyances créaient notre réalité.
2. Contexte et limites du couple traditionnel
L’infidélité et les autres problèmes de couple.
La génération des années 2000 : durée moyenne relation de 4 ans.
L’origine et l’évolution du couple.
L’influence des croyances et des mythes dans notre culture.
Différence entre le fantasme et la réalité.
Phase de ENR (Énergie de la Nouvelle Relation), équivalent à la passion.
Accoutumance de l’organisme aux réactions provoquées par l’autre personne.
Phase 1 : passion (fusion).
Phase 2 : différenciation (défusion).
Phase 3 : affection (amour solide et durable).
Ne pas faire l’amalgame entre l’amour et la passion.
Après la phase de passion, le sentiment / besoin d’exclusivité diminue.
Nous pouvons donc alterner des phases d’envie exclusivité puis d’envie de nouveauté.
Le désir peut être entretenu, mais cette phase de passion ne doit pas être plus valorisée que les autres phases. Nous fonctionnons tous plus ou moins de la même manière et la conscience de ces phases sont importantes.
Infidélité : le tabou et l’absence de possibilité face à d’autres attirances.
La monogamie est un modèle viable pour beaucoup de couples, son problème n’est pas tant son fonctionnement, mais sa domination qui ne laisse peu de place à d’autres possibilités.
Infidélité : le tabou et l’absence de possibilité face à d’autres attirances.
Être forcé de faire un choix est le plus gros risque pour les relations.
L’attirance pour d’autres personnes est naturelle, elle ne doit pas être culpabilisante et ne doit pas amener à un mensonge : il est possible d’en parler.
Ne pas comparer des relations qui sont à des phases différentes.
Surtout que nous-même évoluons en même temps, nous n’aborderons pas une relation de la même manière à 20 ou 40 ans.
Ne pas prendre de décision hâtive sous l’influence de la passion (altération de l’état mental).
Sérial monogamie : une personne aura un partenaire sexuel et romantique à la fois, mais aura plusieurs partenaires au cours de sa vie.
La non-exclusivité offre plus de liberté pour pouvoir être fidèle sur le long terme, car nous avons plus de possibilités pour suivre l’évolution de la relation.
3. D’autres modèles relationnels
La non-exclusivité offre des alternatives moins radicales.
L’amour n’est pas une ressource limitée.
Nous pouvons aimer plusieurs personnes, même “romantiquement”.
La relation “amoureuse” ne devrait pas avoir plus d’importance que les autres.
Love 2.0 de Barbara Fredrickson
Polyamour : relations sentimentales libres, honnêtes et consenties entre plusieurs partenaires.
Les différents modèles (ou orientations) : relation exclusive ou non (sentimentalement et/ou sexuellement), avec une hiérarchisation ou sans (anarchie relationnelle).
Escalator relationnel : l’attente sociale selon laquelle une relation romantique doit automatiquement suivre un ensemble d’étapes et mener au mariage, à la parentalité et à l’accession à la propriété.
Déconstruire cette attente permet de s’affranchir d’une certaine pression sociale et de choisir consciemment les formes de relation que nous souhaitons.
Libertinage : les libertins restent exclusifs en amour. Ils s’autorisent des pratiques sexuelles incluant d’autres partenaires dans un cadre défini.
Dans les relations non-exclusives, on ne cherche pas à posséder et être possédé.
Polygamie : désigne la non-exclusivité matrimoniale. Par extension, en polygynie l’homme vie avec plusieurs femmes et en polyandrie, c’est l’inverse.
La non-exclusivité est donc unilatérale et non équitable, contrairement au polyamour où chacun est libre d’avoir d’autres relations.
Dans tous les cas, même en monogamie, il est important de bien définir le cadre de la relation, dès que possible.
Les relations non-exclusives offrent la liberté de définir une relation sur-mesure, selon les envies, les besoins et les limites de chacun.
Vivre dans la conformité permet de rester dans sa zone de confort et d’être accepté, mais ça ne permet pas de faire des choix libres, personnels et raisonnés.
L’illusion du libre arbitre : nos choix sont limités par nos possibilités, qui elles-mêmes dépendent de nos gènes et de nos expériences.
Rester ouvert d’esprit et expérimenter pour étendre ses possibilités.
4. De la théorie à la pratique
Ne pas s’identifier à ses émotions ou ses croyances limitantes.
La jalousie est un mélange d’émotions primaires (tristesse, peur, colère), qui sont elles-mêmes simplement des informations transmises par notre cerveau.
Définition jalousie : sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et sur la crainte de la perdre au profit d’un rival.
Kilomètre Zéro de Maud Ankaoua (lien dans la description)
2 sentiments racines : l’amour et la peur
Croyance populaire : la jalousie est une preuve d’amour.
Passer de l’exclusivité à la non-exclusivité, est un événement perturbateur qui va nous pousser à sortir de notre zone de confort, affronter nos insécurités et à évoluer.
On s’habitue à vivre avec ses insécurités sans avoir conscience qu’elles peuvent être surmontées.
L’objectif de travailler sur ses insécurités n’est pas de pouvoir vivre de manière non-exclusive, mais d’améliorer sa relation à soi et aux autres.
S’engager dans plusieurs relations sentimentales demande d’abord d’être à l’aise dans notre relation avec nous-même et les autres.
Peu importe notre mode relationnel, un travail d’introspection et de communication est nécessaire pour bien vivre ses relations.
Plus on est conscient de son fonctionnement et plus on a la possibilité et la liberté, de devenir la personne que l’on veut.
Identifier ses croyances et avoir conscience de leur influence sur nos pensées et nos comportements, nous aide à s’en affranchir si celles-ci limitent notre potentiel.
Moins nos relations sont une source de charge mentale et émotionnelle et plus il est facile d’en développer d’autres, de la même manière qu’on peut le faire en amitié.
La non-exclusivité paraît hors normes, mais concrètement, elle ne bouleverse pas nécessairement la vie d’un couple.
Comme pour les relations amicales, l’objectif des relations polyamoureuses saines, et qu’elles n’aient pas d’impact négatif sur les autres relations.
Développer l’autonomie affective et émotionnelle permet d’avoir un meilleur contrôle sur sa vie et de ne pas dépendre des autres plus que nécessaire.
Définition compersion : sentiment éprouvé lorsqu’on se réjouit du bonheur d’autrui, même si nous n’en sommes pas à l’origine.
Passer de la jalousie à la compersion demande un travail sur soi, sur la relation et du temps. Elle n’est pas systématique ou obligatoire non plus, mais ça rend la vie bien plus agréable.
5. Polyamour FAQ
D’après moi toutes les relations évoluent sur la même échelle de l’amour, avec des intensités différentes.
Seul le désir et l’attirance sexuelle peuvent se rajouter à cet amour.
Peu importe le mode relationnel, garder conscience que pour toutes nos relations : rien n’est acquis, tout peut évoluer et on n’a aucun contrôle. Cela permet de lâcher prise sur notre besoin de contrôle. On évite donc de rabâcher le passé, d’anticiper le futur et on profite de ce qu’il est possible de vivre dans la relation, ici et maintenant.
La monogamie propose une illusion de sécurité (voir % séparation), mais aucun mode relationnel ne peut nous prémunir de souffrir, puisqu’elles sont toutes amenées à s’arrêter un jour, d’une manière ou d’une autre.
Nous sommes faits pour aimer et donc être attiré par d’autres personnes, c’est normal. Mais l’exclusivité telle qu’elle existe dans notre culture avec ses tabous, ne nous permet pas de gérer ses sentiments.
Avant de constater qu’il est possible d’avoir plusieurs relations sentimentales épanouies sans blesser personne, cela demande beaucoup de travail de déconstruction.
Les relations doivent être gérées indépendamment et la solution se trouve au sein de la relation et non à l’extérieur. Le polyamour n’est pas une excuse pour fuir ses problèmes de couple.
Les mythes populaires autour de l’amour et les tabous culturels en rapport avec les envies d’autres personnes, sont au cœur du problème de l’infidélité.
L’amour n’a jamais fait de mal à personne.
Ce qui peut faire souffrir, c’est notre rapport à l’amour et aux autres. C’est souvent une question d’ego, d’orgueil et de peur.
La personne qui ment n’est pas toujours entièrement responsable de ce mensonge. Le contexte et d’autres personnes, dont celle qui subit le mensonge, peuvent avoir une part de responsabilité.
Ne pas être ouvert à la discussion ou être radical sur ses prises de position va naturellement limiter les possibilités des autres qui seront contraints de choisir entre des mauvaises options.
“Si tu aimes une fleur, ne la cueille pas. Si tu la cueilles, elle meurt et elle arrête d’être ce que tu aimes. Alors si t’aimes une fleur, laisse-la vivre. Tout simplement. L’amour n’est pas la possession. L’amour, c’est apprécier ce qui est”. Osho
La jalousie n’est pas une preuve d’amour.
C’est un mélange d’émotions primaires qui permet de pointer nos insécurités.
Le cadre de la relation peut être défini dès le début et évoluer au fil du temps. Chacun devrait pouvoir exprimer ses envies, ses besoins et ses limites. Celles-ci peuvent être protégées par des ententes qui seront réévaluées au cours de la relation.
Chercher à garder le contrôle n’empêchera pas ce qui doit arriver d’arriver. Lâcher prise permet de vivre ses relations de manière beaucoup plus saine. Il faut garder confiance que tout est pour le mieux et que si quelqu’un nous quitte, c’est que la relation ne lui satisfaisait pas et chacun mérite d’être avec quelqu’un qui est satisfait de la relation.
Je pense qu’on ne devrait pas se battre pour une relation, mais plutôt assumer sa part de responsabilité et faire du mieux que l’on peut, donc de se concentrer sur notre comportement et pas ceux des autres. C’est illusoire, illégitime et une charge mentale trop grande que de chercher à ce que les autres nous correspondent.
Il ne faut pas chercher à avoir confiance dans la capacité de l’autre à faire ce qu’on attend de lui ou elle, ce qui nous en rend dépendant.e. Il faut placer sa confiance en notre capacité à garder conscience de la réalité et nous adapter à toutes les situations.
Tous les modèles inimaginables sont possibles, du moment que tout le monde est consentant et heureux dans ses relations. Un enfant n’a pas besoin d’une maman et d’un papa. Un enfant a besoin d’amour, d’affection, d’attention, qu’on prenne soin de lui et qu’on joue avec lui.
Après 6 ans de vie en non-exclusive, nous avons vécu des moments durs mais nécessaires qui nous ont permis de déconstruire nos schémas, surmonter nos insécurités et améliorés notre communication. Maintenant, nos relations sentimentales et/ou sexuelles ne sont pas bien différentes de toutes nos autres relations.
Je n’ai pas trouvé de terme qui me convient pour parler de mes autres relations sentimentales, je préfère simplement les appeler par leur prénom. Ami.e, amant.e, amoureux.se ou relation secondaire, aucun de ces termes n’est employés de manière péjorative.
La relation est conditionnée par nos attentes. Si la vision de l’escalator relationnel est déconstruite, alors aucun type de relation n’est considéré comme mieux que les autres. Il n’y a pas d’étape. Simplement deux personnes qui imaginent leur relation comme ils l’entendent.
Laisser la liberté à l’autre d’aimer comme il le souhaite est la plus belle preuve d’amour. Cette preuve d’amour et cette liberté retrouvée chez l’autre, provoquent généralement un élan d’amour important.
La non-exclusivité permet de se détacher de contraintes relationnelles et de se comporter de manière plus naturelle dans nos relations.
Interdire l’autre de faire quelque chose par ce que ça nous insécurise n’est pas un comportement d’amour, mais de peur. Il est important de le déconstruire pour assainir la relation.
Quand on dépasse ses insécurités, les autres relations deviennent potentiellement une source d’enrichissement, comme peuvent l’être les amitiés.
Publié par Romain
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