Quand vous pressentez ou vivez la fin d’une relation, vous pouvez avoir peur de la rupture. Ne pas savoir s’il faut essayer de sauver son couple ou partir. Si vous vous sentez perdu et que vous craignez les conséquences de cette situation ; j’aimerais vous partager un état d’esprit et une direction, qui pourrait vous aider dans vos décisions, et vous permettre de complétement changer votre perception et la manière dont vous allez vivre ces événements.
LES ENJEUX POTENTIELS DE CETTE FIN
Aujourd’hui je tenais à aborder un sujet qui me tient à cœur car c’est une situation récurrente qui affecte certain de mes proches ou des personnes que j’accompagne. Ces personnes, exclusive ou non, pressentent ou vivent la fin d’une relation et ont très peur d’affronter les conséquences de cette situation.
C’est bien sûr d’autant plus compliqué quand leurs vies sont très engagées dans ces relations par le mariage, les enfants, les biens mobiliers et immobiliers, les liens avec les proches, le travail, etc.
On va imaginer l’exemple représentatif d’Elodie, qui a la trentaine et qui vit en couple avec Marc depuis une dizaine d’années. Ils sont mariés, ont achetés un bien immobilier et ont deux enfants. Qu’ils vivent de manière exclusive ou non n’est pas pertinent car les relations ne devraient interférer les unes entre les autres.
Elodie ne ressent plus autant d’amour ou de désir qu’elle avait dans les débuts de la relation et elle est de plus en plus en conflit avec Marc. Mais tout n’est pas noir ou blanc, elle apprécie également certains aspects de sa vie avec lui et la famille qu’ils ont construite.
Mais malgré ses efforts d’améliorer la situation, elle n’est plus heureuse et sent que ses engagements et ses responsabilités, l’emprisonne dans une vie dont elle a perdu le contrôle et qu’elle subit.
A ce moment-là, elle ne voit que deux options : continuer cette vie du mieux qu’elle peut, en sacrifiant une partie d’elle-même mais en préservant tout ce qu’ils ont construit ; ou quitter cette situation avec tout le bouleversement potentiellement dramatique qui s’en suivrait.
Voilà la perception classique que l’on a de ce contexte et qui génère tant de souffrance. J’aimerai vous proposer une autre option ou perception de cette situation, qui peut changer complétement la manière dont vous allez vivre et résoudre ces problématiques.
CHUTER DE L’ESCALATOR RELATIONNEL
Dans le vocabulaire des personnes avec qui je discute de ces situations, j’entends souvent parler de : fin, quelque chose de brisé, séparation, rupture, mettre un terme, se quitter, conflit, divorce, traumatisme, etc.
Cette perception de cette situation et ses conséquences sont directement influencées par notre culture et le schéma de l’escalator relationnel ; qui est définit par « l’attente sociale selon laquelle une relation romantique doit automatiquement suivre un ensemble d’étapes et mener au mariage, à la parentalité et à l’accession à la propriété ».
Ces étapes sont grandement encouragées et valorisées par la société. Chuter de cet escalator relationnel est souvent perçu et vécu comme un échec, dont la personne qui souhaite en sortir peut en être tenu responsable. Vous savez ces phrases moralisatrices « tu ne vas pas faire ça, pense à tes enfants, ne sois pas égoïste, etc. ». Vous êtes donc face aux regards et aux jugements des autres, qui peuvent être particulièrement agressifs si eux-mêmes sont, consciemment ou non, engagés sur un escalator qui ne les rend pas heureux et dont ils craignent de sortir.
Culturellement, on a beaucoup de mal à envisager que cette décision mène autre part qu’au drame. C’est comme si aucune relation ne pouvait exister et s’épanouir en dehors de ce schéma. C’est binaire, quand on met un pied dans cet escalator, on se fait embarquer dans une seule direction, sans possibilité de changer de cap. En descendre signifie souvent, mettre un terme à la relation et par extension à tout un mode de vie.
Elodie craint également de faire une bêtise, de regretter cette décision et surtout d’assumer la responsabilité de la prendre. D’endosser le rôle qui va avec et qui peut permettre à Marc, s’il le souhaite, d’abuser du statut de victime.
EST-CE VRAIMENT LA FIN ?
Mais, est-ce vraiment la fin ? A moins que cette relation ne soit vraiment toxique, je ne vois pas de raison de mettre un terme définitif à une relation. Et c’est réellement l’un des points les plus importants sur lequel je veux insister dans cette vidéo.
Changer cette perception va avoir un impact radical sur votre état d’esprit car vous allez transformer tout ce qui a une connotation négative en quelque chose de positif, pour vous et pour les autres.
Considérez qu’une relation change dans le temps, suivant les personnes, le contexte ou des phases, et que vous pouvez faire évoluer son cadre, l’adapter, pour vous débarrasser de certains inconvénients et trouver de nouveaux avantages.
Donc quand Elodie va avoir une discussion avec Marc, elle n’y va pas dans l’intention de mettre fin à la relation, mais plutôt de la faire évoluer, même si ça demande de s’éloigner du schéma traditionnel. Bien-sûr ça peut être perçu comme une tentative déguisée de rupture, mais ce n’est réellement pas le cas. Il n’est pas nécessaire de faire une croix sur cette histoire et de remettre en cause tous les bons moments et les bonnes choses qui en sont issues. Pourquoi ne pas essayer de garder ce qui fonctionne et changer le reste ?
UNE RELATION SUR-MESURE
Le cadre de la relation du schéma traditionnel, peut être contraignant, engageant et manquer de flexibilité. En sortir permet de le redéfinir selon les besoins, les envies et les limites de chacun. Bien-sûr ça va demander des compromis.
Peut-être qu’Elodie adore les moments passés en famille et les sorties avec Marc, mais qu’elle ne supporte plus son manque d’investissement dans les tâches ménagères et lui reproche de travailler trop ce qui augmente sa charge parentale.
Cette situation est génératrice de conflit et impact directement les sentiments et le désir d’Elodie à l’égard de Marc. Elle est en colère et n’arrive plus à profiter des moments avec lui.
A priori, Elodie n’a pas trouvé de solution à ces problèmes car elle les cherche dans un cadre trop contraignant. Je vais donc lui proposer d’éliminer toutes les contraintes, que ce soit financière, matériel, psychologique, le regard des autres, l’organisation, etc. Et d’imaginer d’abord hypothétiquement, comment elle aimerait vivre cette relation.
Idéalement, elle aimerait peut-être retrouver un espace propre à elle, ce qui lui permettrait de ne pas assumer les tâches des autres et d’avoir sa propre organisation. Elle aimerait également mieux partager la charge parentale pour se dégager du temps pour ses activités. De moins dépendre des autres. Et enfin, de passer du temps en famille autant que possible et seul avec Marc, mais uniquement quand les deux en ont réellement envie et pas par sentiment d’obligation. Peut-être même de lui faire l’amour, mais uniquement quand elle en ressent vraiment le désir, quand chacun est consentent et pas par culpabilité ou pour remplir sa fonction de femme.
Une fois qu’Elodie a bien visualisé cet idéal et qu’elle s’est projetée dans cette vie, elle va pouvoir faire le chemin inverse et imaginer toutes les étapes qui pourraient lui permettre d’arriver à cette destination.
TOUT EST POUR LE MIEUX, POUR TOUT LE MONDE
C’est bien beau de rêver, mais contrairement comment on fait ? Parce que la première étape et pas des moindres, est de communiquer tout ça à Marc. Comment va-t-il le prendre ?
Déjà, il ne faut pas oublier que Marc, ce n’est pas le méchant de l’histoire. Il est gentil, il aime et désir sincèrement Elodie avec qui il adore passer du temps. Il aime également ses enfants et la famille qu’ils ont construite. Il pense réellement bien faire et peut se justifier (probablement à tort) de tout ce que lui reproche Elodie.
Quand elle va avoir cette discussion, il va tomber de haut. Car dans notre imagination, chacun de notre côté, on se raconte l’histoire de la relation (passé, présent et futur), selon sa perception. D’ailleurs c’est dangereux, car on peut être plus attaché à cette histoire, qu’à la personne elle-même. Et forcément, c’est compliqué de découvrir que les histoires de l’un et l’autre sont très différentes.
Donc la première étape difficile, c’est de faire le deuil de l’histoire qu’on s’est raconté. C’est la peur de découvrir qu’on s’est voilé la face et qu’on va devenir un couple qui se sépare, ce qui touche même notre identité.
Pour Marc, il ne voit pas de raisons de se séparer. Il travaille beaucoup, mais d’après lui, c’est pour mettre sa famille à l’abri du besoin. Il est d’ailleurs enfin sur le point d’obtenir la promotion pour laquelle il s’est autant investi ces dernières années. Il ne voit pas du tout comment il pourrait gérer sa carrière et la vie d’un père célibataire qui doit gérer ses enfants une semaine sur deux. Il a également besoin de partager des moments avec Elodie qu’il trouve déjà trop rare depuis qu’elle est distante.
Elodie lui fait entendre qu’elle n’a jamais souhaité ou eu besoin qu’il gagne plus d’argent, c’est une ambition qui le concerne, dont il est responsable, mais qui affecte toute la famille. Elle ne lui empêche pas de poursuivre ses ambitions, mais à partir de maintenant, il devra le faire en assumant ses autres responsabilités. Elle lui avoue également que depuis un certain temps, le contexte fait, qu’elle n’a plus de désir et peu d’envie de passer du temps avec lui. En revanche, en répartissant mieux toute la charge mentale qu’elle supporte, en se dégageant du temps pour elle, en étant moins dépendant de lui et en créant de la distance ; elle lui garantit que même s’ils se verront moins en quantité, sa qualité de présence va nettement s’améliorer. Elle le verra librement quand ils en auront envie et il aura l’assurance de passer des moments plus authentiques. D’ailleurs je vous rappelle, pour citer le travail d’Ester Perel, que le désir se nourrit de la distance, qui ne doit pas être perçu comme quelque chose de négatif. Pas celle qui consiste à ignorer quelqu’un, mais celle qui nous donne envie de se retrouver.
Dans ces situations, les personnes à la place de Marc, à qui on leur propose ou impose un changement, ont souvent cette réflexion : « mais pourquoi ça serait à moi de changer ? ». Eh bien ce n’est ni à l’un, ni à l’autre de changer, ou de forcer l’autre à le faire. D’ailleurs chacun est libre d’arrêter la relation si sa direction ne lui convient plus. Mais ce changement peut être vu comme une opportunité de sortir du statu quo et d’évoluer. Ce n’est pas une obligation et on a tout à fait le droit de refuser, mais si on accepte de se lancer dans un changement, on doit aussi le faire pour nous en prenant conscience de ce que cela pourrait nous apporter.
Donc finalement, même si sur le moment, le monde de Marc s’écroule. Dans quelques temps, ce changement va probablement le pousser à se remettre en question, à revoir ses priorités et pourrait avoir un impact très positif sur sa vie. Peut-être qu’il va s’organiser différemment, en travaillant plus quand il est seul et en accordant plus de temps à ses enfants quand il s’en occupe. Qu’il va réduire considérablement les sources de conflit avec Elodie, passer plus de temps de qualité avec elle, s’inviter chez l’un et l’autre, se rapprocher à nouveau, sans sacrifier le temps passer en famille.
Et les enfants dans tout ça ? Eh bien ils devaient déjà souffrir des conflits et ils pourraient redouter que la situation s’aggrave, que leurs parents se quittent et se fassent la guerre. Mais si au lieu de ça, ils voient leurs parents retrouver une sérénité individuellement, se rapprocher l’un de l’autre et passer à nouveau du temps avec leur père, ce changement sera positif également pour eux.
Les besoins fondamentaux des enfants, ne sont pas d’avoir une maman et un papa sous le même toit. Ils ont besoin d’amour, d’attention (c’est-à-dire des moments de qualité consacré que pour eux), d’affection (comme des câlins), de jeux, de cohésion de famille, etc. Tous ces besoins sont complétement indépendants du modèle relationnel et familiale. Peu importe la façon de vivre que vous choisissez, même éloigné du schéma traditionnel, concentrez-vous sur la meilleure manière de subvenir à leurs besoins et non sur correspondre à l’image de la famille modèle.
Bien sûr cette illustration n’est qu’un exemple pour vous aider à visualiser comment un constat angoissant de l’avenir d’une relation, peut devenir le début d’une nouvelle aventure, d’un renouveau. Je ne vous incite pas à prendre des décisions qui pourrait vous paraître extrême, comme vivre séparément, d’ailleurs il n’est pas nécessaire d’en arriver là pour se créer son propre espace, mais chaque situation est différente, et je vous invite à bien réfléchir et communiquer vos envies, vos besoins et vos limites. Vous et votre partenaire n’êtes probablement plus les mêmes personnes qu’au début de la relation, votre situation a changé et donc le cadre de votre relation a besoin d’évoluer. Et ce changement ne doit pas être dévalorisé car ça vous éloigne de l’histoire que vous vous êtes raconté et qui ressemble peut-être au schéma traditionnel. Cette décision devrait être valorisée pour votre courage de sortir de votre zone de confort, des normes et de prendre le risque d’être heureux.se.
Donc pour résumer, votre cas n’est pas isolé, loin de là. Nous vivons tous des difficultés dans nos relations, qui ne ressemblent probablement pas aux contes de fée (ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas bien), mais qui sont réelles et que nous pouvons améliorer. Si une relation ne vous convient plus, vous n’êtes pas obligé d’envisager une rupture. Vous pouvez imaginer des changements pour rafraichir cette relation. Ils seront peut-être difficiles à accepter et mettre en place au début, mais tout le monde s’apercevras tôt ou tard, qu’ils étaient nécessaires et bénéfiques. Et s’il n’y a vraiment rien de bien à garder dans cette relation : arrêtez-là.
Aussi sombre que puisse vous paraître votre situation actuelle, ce qui vous attend au-delà de cette tempête est forcément plus lumineux, et le courage que vous demande de faire ce premier pas, est la première étape d’une vie plus heureuse.
Voilà ! J’espère sincèrement pouvoir vous aider à appréhender cette situation dans le meilleur état d’esprit possible, car ce changement de perception peut véritablement faire toute la différence.
Publié par Romain
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