SEXOLOGIE | Sortir d’une sexualité négative (les freins à l’épanouissement sexuel) [1/2]

Dans cet article, je vous parle de tout ce qui alimente la mauvaise image du sexe, comment sortir de la sexualité négative et des freins à l’épanouissement sexuel. Et dans le suivant, je vous partage mon expérience vers une sexualité positive, libérée et épanouie.


NÉGATIVITÉ SEXUELLE

Notre vision de la sexualité est plus ou moins négative, par rapport à notre culture, notre environnement social, notre éducation ou nos expériences. Personnellement, comme beaucoup de monde, j’ai vécu ma sexualité avec des sentiments contradictoires.

C’est-à-dire qu’on est presque tous d’accord que le sexe c’est plutôt agréable. Je dis presque car certaines personnes ont peu ou pas de désirs sexuels, sont dans l’incapacité physique de le faire, ont un rapport compliqué avec leurs corps ou malheureusement ont vécu des expériences sexuelles traumatisantes. Mais peu importe notre relation au plaisir, à un niveau plus ou moins conscient, le sexe peut être accompagné d’images et de sentiments négatifs : c’est sale, c’est tabou, c’est honteux, c’est interdit, c’est mal, c’est pervers, etc. 

Mais d’où vient tout ça ? Il y a de nombreuses théories et explications différentes, et je vais vous en donner au moins trois.

SOUFFRANCES

La première est qu’avant les premiers moyens de contraception (il y a environ une centaine d’année), et les progrès médicaux, pendant des milliers d’années, le sexe pour le plaisir n’existait pas. C’est-à-dire que faire l’amour simplement par plaisir, sans prendre de gros risque, est un réellement un luxe qui est très récent.

Avant ça, bien sûr les grandes perdantes c’étaient les femmes. Alors je n’ai pas été témoin de ces époques mais d’après ce que je constate aujourd’hui je suppose que la recherche de leurs plaisirs n’était pas vraiment une priorité.

Mais le pire c’étaient surtout les conséquences du sexe liés à la grossesse. Je vous épargne les détails et je vous mets les liens des articles (mortalité maternelle / accouchement d’autrefois) si ça vous intéresse, mais pendant très longtemps accoucher était synonyme d’atroce souffrance digne des pires tortures, parfois mortelles (pour la mère d’abord et/ou le bébé) ou d’un enfant non désiré dans une situation déjà précaire. Même si la situation s’est grandement améliorée aujourd’hui, ces milliers d’années restent ancrées quelque part dans nos mémoires et dans nos instincts profonds.

Vous pouvez rajouter à ces souffrances toutes les maladies sexuellement transmissibles. Je rappelle également que l’homosexualité, encore aujourd’hui dans certains pays, est condamné de prison ou de mort.

RELIGIONS

La seconde raison est l’influence des religions ou plus spécifiquement en occident, de l’Eglise. D’après le livre « Et tu trouveras le trésor qui dort en toi » de Laurent Gounelle, l’Eglise aurait profité de la traduction des premiers textes, qui étaient en hébreu et en araméen, pour les réinterpréter et redéfinir le sexe comme quelque chose de mal. Par exemple, à priori Jésus était plutôt un bon vivant qui aimait la bonne bouffe, le vin et les plaisirs de la chair. Il invitait même les autres à en faire autant. Le sexe ne serait pas non plus un péché puisque ce mot a également été interprété, il se traduisait comme « manquer sa cible ». Donc pécher c’était juste faire quelque chose qui n’est pas en accord avec ce qui est bon pour nous. Ce qui est bien éloigné de son sens actuel.

Le plus symbolique c’est quand même la vierge Marie, qui n’a pas seulement donné naissance à Jésus mais à 4 autres enfants. Pour l’Eglise, le sexe est quelque chose de tellement impure qu’ils valorisent la virginité au point extrême de l’immaculer conception, c’est-à-dire de soustraire l’acte sexuel de la procréation.

Bref, l’église évolue avec son temps, mais certaines idées restent et généralement le sexe est admis uniquement entre un homme et une femme mariée. Et si c’est pour faire un enfant c’est encore mieux ! Mais si vous pouvez le faire sans sexe c’est le top ! Tout autre forme de sexe est appelée la « fornication » et vous allez plus ou moins en enfer.

Je vous donne un dernier exemple que j’ai trouvé dans le livre « La Salope Éthique » : « À la fin du XVIIIe siècle, la médecine et la religion ont commencé à affirmer que la masturbation était non seulement un péché mais également mauvais pour la santé, en gros que cet exutoire des plus innocents était dangereux pour la société. Des manuels d’éducation pour enfant datant du XIXe siècle montrent des appareils destinés à empêcher les bébés de toucher leurs parties génitales pendant leur sommeil. C’est ainsi que tout désir sexuel, même intime, s’est transformé en secret honteux. ».

AGRESSIONS SEXUELLES

Enfin, les violences et agressions sexuelles contribuent fortement à salir l’image de la sexualité. Les chiffres diffèrent selon les sources et les dates mais vous pouvez retenir que rien qu’en France, on dénombre des dizaines de viols tous les jours et dans la quasi-totalité des cas, les agresseurs sont des hommes et les victimes sont très très majoritairement des femmes, mais parfois aussi des enfants et d’autres hommes. Environ une femme sur cinq a subi un viol qui dans les trois quarts du temps est commis par un proche. Tout ça sans compter les agressions verbales et les incivilités du quotidien qui touchent tout le monde.

Dans ce contexte, on comprend très clairement pourquoi le sexe a une forte connotation négative. Mais ce n’est pas le sexe en lui-même le problème, comme les auteures de « La Salope Éthique » le montrent : « Si vous expliquez à une personne au hasard que le sexe fait du bien et que le plaisir est bon pour elle, elle sortira sûrement un tas d’arguments contraires », comme tous ceux que je viens de citer ; « O.K., mais rien de tout ça ne change l’idée de base. Tout peut être utilisé à mauvais escient. Aussi formidable que cela soit. On peut violer les rapports familiaux, le désir sexuel peut être manipulé, même le chocolat peut mener à des abus… Or l’abus ne change pas la valeur intrinsèque des choses.   ».

CROYANCES ET CONDITIONNEMENTS

Cette vision négative du sexe nous conditionne à développer des croyances qui vont limiter notre épanouissement sexuel. Toujours dans ce livre, les auteures écrivent : « Dans votre exploration personnelle il se peut que vous vous heurtiez à des jugements sévères. Et vous serez peut-être même étonné d’entendre une petite voix intérieure confirmer tout cela. Car ces jugements sont enfouis plus profondément en nous que prévu. En réalité ils en disent plus long sur la culture qui les a fait naître, que sur la personne qui les pense. ». Pour elles, une personne qui assume sa sexualité peut être jugé comme amoral, ayant trop de partenaire sexuelle, vivant dans le péché, ayant une pathologie et bien sûr étant facile.

D’ailleurs la peur d’être « facile » est quelque chose d’assez courant et elles nous invitent à nous poser la question inverse : « En quoi le fait d’être difficile serait-il une vertu ? ». J’ai également remarqué dans mes rencontres, que certaines femmes vivaient une lutte intérieure entre leurs désirs sexuelles et l’image que ça leur revoyait. D’un côté elles avaient envie d’explorer leur sexualité et de se lâcher, et d’un autre côté elles en avaient terriblement honte. Je me souviens même d’une partenaire qui après quelques rapports fréquents avez ressentie le besoin de me préciser que « ce n’était pas une nympho ».

Mais c’est vrai aussi pour les hommes et durant mon introspection, j’ai pris conscience d’une de mes croyances limitantes que je vais vous expliquer. Quand on voit les statistiques des agressions sexuelles, je comprends pourquoi les femmes se méfient malheureusement de tous les hommes. Dans ce contexte, j’ai très tôt intégré que l’homme était un pervers. Mais moi je ne voulais pas. Je voulais ressembler au prince charmant de Disney, être le gentil garçon. Donc inconsciemment, je percevais mon désir sexuel comme la manifestation d’un côté obscure (pervers) en moi que je rejetais. Du coup pendant longtemps, j’ai appris à réprimer mon désir qui devenait légitime uniquement quand ma partenaire le voulait. J’en ai pris conscience le jour où je me suis fait bousculer par des femmes qui avaient besoin que je leur exprime verbalement et physiquement ce désir. Depuis, j’apprends à l’assumer sans avoir peur de passer pour un pervers. Je pense qu’il faudrait nous éduquer assez tôt, à voir ce désir comme une énergie positive, à la comprendre et à la canaliser, sans jamais faire d’amalgame entre le sexe et ses dérives.

Je vous donne un autre exemple de conditionnement. Admettons qu’un jour, une personne maladroite vous dise que vous embrassez mal (je choisis un sujet soft mais ça marche pour autre chose). Inconsciemment ça vous marque et vous développez cette croyance. Puis plus tard vous rencontrez quelqu’un d’autre qui vous plaît beaucoup. Vient le moment où il.elle va chercher à vous embrasser. Si vous avez intégré la croyance que vous êtes nul.le pour ça, alors vous allez un peu esquiver ou faire des trucs bizarres. Du coup cette personne va être étonnée, vous allez interpréter son froncement de sourcils comme preuve de votre incompétence ce qui va vous conforter dans votre croyance et ainsi de suite.

Bien sûr si vous recommencez cette scène en étant persuadé que vous êtes un.e champion.ne du french kiss, ça se passera beaucoup mieux… Mais il faut surtout comprendre que, cette personne vous dévore probablement les lèvres du regard depuis 2h et qu’un simple contact suffirait à la combler ! Donc ne vous prenez pas trop la tête et essayez juste d’être pleinement présent dans ce que vous faites, sans vous laisser absorber par le bruit de votre mental.

L’image irréaliste du corps de l’homme ou de la femme parfaite dans les médias ou le porno fait également beaucoup de mal et touche à peu près tout le monde. J’ai discuté avec des femmes aux physiques de magasines qui ne se trouvaient jamais assez sexy. Bien sûr je vous invite à vous détacher de ces conditionnements et du regard des autres car cette quête ne rendra jamais personne heureux.

Pour en sortir, je pense qu’il faut déjà comprendre que « être » sexy n’est pas une caractéristique absolue ou physique, qu’on a ou qu’on n’a pas. Concrètement, si vous pensez que vous n’êtes pas sexy, alors vous ne serez pas sexy ! Ce sont des comportements qui résultent d’un état d’esprit. Si vous pensez que vous êtes sexy, vous allez adopter les attitudes correspondantes.

Laurent Gounelle, dans son livre « L’homme qui voulait être heureux », donne l’exemple de Nicole Kidman, qui est un symbole de beauté et d’élégance pour beaucoup de monde. Dans un de ces films, elle apparaît nue. Elle est reconnue pour avoir un beau corps mais il n’a rien de très différent de millions d’autres femmes. La différence est que Nicole Kidman se sent belle et, est persuadé d’être irrésistible aux yeux des hommes. Ce sont ces attitudes qui font la différence. Si je fais un jeu de rôle et que je marche dans la rue, en m’imaginant être Ryan Gosling, je ne vais pas marcher, regarder, sourire ou parler de la même manière. Je vais le faire avec beaucoup plus d’assurance et sans nécessairement être arrogant, je serai conscient que je peux plaire facilement.

Vous pourriez me dire « oui mais je n’ai pas envie de jouer un rôle, d’être quelqu’un que je ne suis pas ». Justement, vous n’êtes pas vos croyances. Donc oui, vous n’êtes ni sexy, ni pas sexy. Ce que vous êtes va bien au-delà de vos attitudes. Ça veut dire que vous pouvez changer de personnalité sans toucher à votre identité.

C’est un sujet hyper intéressant et j’en parlerai en détail dans un autre article mais vous pouvez retenir de faire attention aux croyances limitantes en rapport avec votre corps et votre sexualité. Je me souviens d’une femme qui, pour reprendre ces mots, n’était pas à l’aise de coucher avec moi parce que j’avais eu des rapports avec des personnes plus expérimentées. Ça veut dire que sa croyance est que le plaisir qu’elle peut donner ou partager avec un homme, est proportionnelle à son expérience sexuelle. Et que si elle n’est pas la meilleure dans ce domaine, alors je n’ai aucune raison de la désirer.

Donc faites-y très attention. Essayez de développer un petit filtre, qui va analyser toutes vos pensées conscientes et vos comportements, pour déterminer quelles croyances en sont à l’origine et si ça correspond à la personne que vous voulez être.

ÉDUCATION SEXUELLE

Le manque d’éducation sexuelle est clairement un gros problème dans notre société. Que ce soit pour comprendre le fonctionnement d’une vulve ou d’un pénis, l’importance du consentement (même quand on est en couple), la nécessité de découvrir son corps par la masturbation, expliquer que la pénétration n’est qu’un élément de la sexualité qui ne devrait pas avoir plus d’importance que le reste, etc. Cette ignorance complique vraiment notre épanouissement sexuel. J’ai lu des témoignages de femmes qui se faisait pénétrer par leurs copains pendant leur sommeil ou d’hommes qui arrêté l’acte sexuel juste après leur orgasme.

Et je ne pense pas que ces comportements viennent de personnes malveillantes, mais surtout d’un manque d’éducation sexuel car ils n’ont aucune conscience de leurs conditionnements et du mal qu’ils peuvent causer. D’où l’importance d’éduquer d’abord nous-mêmes nos partenaires et bien sûr nos enfants.

TABOU

Mais l’éducation sexuelle passe par la communication, or le sexe est un sujet très tabou ce qui fait persister de nombreuses croyances culturelles dépassées comme on vient de le voir. Ça nous empêche également d’explorer et de nous épanouir sexuellement. Car même dans l’intimité du couple, les envies et les fantasmes de chacun sont parfois cachés par honte et par peur de la réaction de l’autre.

Le cas le plus fréquent que j’ai observé c’est le besoin pour de nombreuses femmes hétéros, bi ou « curieuses », d’explorer leur sexualité avec une femme. Je pense que la grande majorité d’entre elles, n’oseront jamais en parler, par honte ou peur de la réaction de leurs conjoints. Pour celles qui osent le faire, soit le mec lui demande direct où est-ce qu’il faut signer, soit c’est hors de question et ça peut même le blesser dans sa virilité.

A noter aussi qu’à cause de ce tabou, la prostitution est illégale ce qui a pour conséquence que les travailleurs.euses du sexe, par choix ou non, vivent dans une situation précaire.

NUDITÉ

La nudité devient également un problème dans les sociétés « civilisées ». Je crois que c’est une exclusivité dans le monde animal : cacher son corps par pudeur. Si je vous montre un téton, y’a pas de souci. Si c’est une femme, ça va faire un scandale. Et pourtant, pour moi, les naturistes par exemple, ont une image beaucoup plus seine de leurs corps. A l’inverse c’est notre obsession de la sexualité qui est à l’origine de ce tabou et qui nous pousse à cacher notre corps, car indirectement ça signifie que nous devons en avoir honte. J’ai fait l’expérience de me retrouver nu dans des milieux naturistes et la première chose qui m’a frappé c’est de constater à quel point ces personnes étaient à l’aise avec leur corps et leur sexe. Et ça n’avait rien à voir avec leurs physiques. Vous aviez des personnes de 18 à 80 ans, avec des corps très différents, sans aucunes gênes. Ce qui pousse à se questionner sur notre rapport à notre nudité et celle des autres.

D’ailleurs après ma première expérience dans un club libertin (dont je vous parle dans la suite de cette article), j’ai remarqué quelque chose d’intéressant. En fait, la nudité nous rapproche, ou plutôt : tout ce que l’on peut porter sur nous, nous différencie et nous éloigne les uns des autres. Quand j’étais dans la file d’attentes avant de rentrer, je pouvais imaginer assez facilement le statut social de chacun et tout un tas d’informations ou de préjugés, véhiculés simplement par les vêtements et la manière de les porter. Mais une fois à l’intérieur, tout ça disparaît. Le patron d’entreprise qui était en costard cravate et lunette de soleil, et qui se retrouve maintenant nu en face de moi, est nettement moins impressionnant. Il me paraît plus proche, plus abordable et humain. D’un coup, il n’y a plus de masque et tout le monde se retrouve au même niveau.

Je pense que pour certaines personnes, c’est un des aspects gênant de la nudité. Demain si elle était acceptée et que tout le monde vivait ainsi, ceux qui prennent plaisir dans la démonstration de leur statut social seraient en pleine crise identitaire. Ça annule complétement toute forme de pouvoir, de comparaison ou de jugement de valeur entre nous.

Ça me fait également penser à un passage du livre « Le philosophe qui n’était pas sage » de Laurent Gounelle. Dans une tribu en Amazonie où tout le monde vit pratiquement nu, on force une femme à porter un vêtement décolleté car « L’objet repousse son désir. Il lui avait appris à n’en dévoiler que la naissance afin de susciter ce fameux désir. Et elle avait vite surpris des yeux masculins se perdre dans son décolleté. On avait l’impression que les hommes cherchaient désespérément à voir ce qu’ils ne regardaient pas quand ils en avaient la possibilité. ».

J’ai remarqué ce même contraste entre un lieu où tout le monde est habillé ou un autre où tout le monde est nu. Quand les vêtements suscitent la curiosité, ça crée une sorte de frustration qui est à l’origine de regards insistants et qui peut se transformer en violence chez certaines personnes mal éduquées. Bien sûr ni le vêtement, ni la personne qui le porte sont la source du problème mais j’ai simplement constaté que paradoxalement, cette frustration disparaît quand rien n’est caché et que tout le monde est nu. Dans ce club, personne ne se relookait avec insistance et mon regard arrivait plus facilement à voir la personne dans son intégralité plutôt que d’être attiré par des formes.

Donc aussi hypothétique que puisse être cette idée, je pense que si on acceptait notre corps tel qu’il est, sans chercher à se mettre en valeur et qu’on vivait tous nu, l’obsession sexuel à l’origine de nombreux problèmes disparaîtrait.

J’ai également pris conscience récemment que je trouvais une femme plus sexy en sous-vêtement que nue. Et je trouve ça grave et révélateur des conditionnements de notre culture. Je me souviens avoir conseillé à ma copine des soutiens gorge rembourrées alors que maintenant je l’invite à ne pas en mettre du tout si elle se sent plus à l’aise comme ça. En fait on ne nous apprend pas à aimer les corps des hommes et des femmes tels qu’ils sont naturellement. La cellulite, la peau d’orange, les bourrelets, les seins qui tombent, les poils, les boutons, les rides, le vieillissement : tout ça c’est juste normal, ça n’a rien de négatif ou de moche et c’est complétement absurde de nous pousser à lutter contre !

PORNOGRAPHIE

Je fais une petite parenthèse pour parler de pornographie. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question car d’un côté je vois bien les effets néfastes que certaines images peuvent avoir sur notre sexualité et d’un autre côté j’ai constaté que ça pouvait aider certaines personnes à stimuler et assumer leurs désirs. Moi on m’a toujours dit que la vie ce n’est pas comme dans les pornos. Mais je peux vous garantir, que tout ce qui existe à l’écran, existe en vrai. Alors lesquels de nos fantasmes ou du porno a inspiré l’autre, je ne sais pas.

Personnellement, je pense qu’il faut l’appréhender de la même manière que le sucre, les drogues, l’alcool ou les cigarettes, et je cite un passage de « Peaceful Warrior » de Dan Millman : « Le problème, c’est l’habitude. L’essentiel, c’est d’être conscient de tes choix et responsable de tes actes. »

LE SEXE POUR LE SEXE

Le sexe c’est comme le vélo. Je peux faire du vélo pour me déplacer d’un point A à un point B, pour me promener parce qu’il fait beau, pour faire une sortie avec un pote, pour me challenger physiquement ou même dans le cadre d’une compétition.

Le sexe c’est pareil. Je peux le faire simplement parce que j’ai envie de sexe, pour m’amuser, par plaisir, parce que je désir cette personne spécifiquement, pour exprimer mon amour ou juste me masturber quand ma libido me titille !

Et pour certaines personnes avec qui j’ai discuté (souvent des femmes), l’acte sexuel est perçu comme quelque chose de beaucoup plus significatif et symbolique. Quelque part, elles considèrent qu’elles offrent leurs intimités (une partie d’elles-mêmes), ce qui les rendent vulnérables, donc elles n’accordent pas ce privilège à n’importe qui. C’est finalement juste une façon de percevoir le sexe parmi tant d’autres.

Mais ça peut être difficile à vivre pour elles car en échange de cet acte sexuel, elles développent des attentes par rapport à leurs partenaires, qui doivent s’en montrer digne. Et quand ce n’est pas le cas, elles se sentent trahies, blessées et même abusées. Pourtant à chaque fois, elles n’ont pas été contraintes, elles ont du désir et prennent beaucoup de plaisir. Malgré ça, à postériori, elles se sentent victimes des mauvaises intentions de ces hommes. Je comprends ce sentiment mais cet état d’esprit les rend dépendantes de ces personnes, qui sont d’ailleurs peut-être effectivement des cons.

Si c’est votre cas, tant que vous aurez cet état d’esprit, votre bonheur et votre souffrance, dépendront du comportement de vos partenaires à l’issu de l’acte sexuel. Donc vous perdez une partie de votre pouvoir que vous leurs remettez inconsciemment. S’ils se comportent comme vous le voulez, alors tout va bien, sinon vous souffrez. Ce sont vos attentes, dont vous avez la responsabilité, qui sont à l’origine de cette souffrance. Dites-vous bien que si vous avez honte, à postériori d’un acte sexuel, c’est que : soit on vous a forcé, soit ça ne vous correspond pas, soit vous l’avez fait dans l’attente de quelque chose que vous n’avez pas eu. Mais peu importe votre niveau de confiance en vos partenaires, vous n’aurez jamais de garantis sur la bienveillance de leurs intentions et leur capacité à répondre à vos attentes. Heureusement, quand vous en prenez conscience, vous pouvez récupérer un certain contrôle. Donc concrètement vous avez deux options.

Soit vous devenez abstinent.e, soit vous faites l’amour avec quelqu’un quand vous en avez envie, uniquement et simplement pour le plaisir que vous allez en retirer à cet instant précis. Et après, que cette personne se comporte bien ou non, c’est un autre sujet. Dans tous les cas, dans cet état d’esprit, à partir du moment où vous êtes consentant.e, jamais personne ne pourra profiter de vous.

Je vous cite à nouveau un passage de « La Salope Éthique » : « une relation peut être valorisée simplement parce qu’elle garantit le plaisir sexuel. Il n’y a rien de mal à aimer le sexe pour le sexe. Le sexe peut également être vécu comme un moyen d’accéder à d’autres choses tout aussi fabuleuses – l’intimité, la connivence, la tendresse et même l’amour romantique – ce qui ne change rien aux bienfaits du sexe comme source de plaisir. Les coups d’un soir peuvent être intenses, revigorants et épanouissants, tout comme les relations amoureuses qui durent toute une vie. Les salopes éthiques ont la liberté de choisir parmi tous ces types de relation. Nous sommes convaincues que chaque relation a le pouvoir de nous apprendre quelque chose, de nous émouvoir et surtout de nous donner du plaisir. ».

CONCLUSION

Donc le message de cet article, ce n’est pas : le sexe c’est trop cool, coucher avec « n’importe qui », n’importe comment, sans vous soucier des conséquences. J’aimerai plutôt qu’on reste vigilant face aux comportements abusifs mais qu’on prenne aussi le temps de parler ouvertement de sexe, de déconstruire nos croyances, de s’éduquer, de se découvrir, de découvrir les autres et surtout d’apprendre à écouter ses envies pour assumer et vivre ses désirs. Et justement dans le prochain article, je vous partage mon expérience vers une sexualité positive et libérée.

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Publié par Romain

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par Anders Noren.

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