Dans cet article, je vous partage mon expérience vers une sexualité positive, libérée et épanouie. On va parler d’ouverture d’esprit, de salope, de libertinage, de BDSM, de tantrisme, de performance, de masturbation, de genre, de tolérance, etc.
SEXUALITÉ POSITIVE
Durant toute notre histoire, il y a eu quelques tentatives de libération sexuelle mais qui ont eu peu de poids face à toute la négativité dont je parle dans le premier article. Aujourd’hui et grâce à la facilité de la circulation de l’information, ces mouvements prennent de plus en plus d’ampleur. Mais pour développer une sexualité positive, il faut d’abord déconstruire toutes les croyances et les conditionnements négatifs qu’on a sur le sexe. Pour ça il faut un peu de théorie (d’éducation sexuelle), une bonne dose d’introspection et surtout beaucoup de pratique ! Et justement, je vous raconte maintenant toutes les références et les expériences qui m’ont permis de changer complétement ma façon de percevoir et pratiquer ma sexualité, de manière positive. Je vous résume chaque idée que je détaillerai si besoin dans des articles spécifiques.
DEVENIR UNE SALOPE
J’ai commencé ce cheminement en lisant « La Salope Éthique », que je vous conseille vivement, car c’est une référence dans la littérature sur le polyamour. C’est un livre qui parle de manière crue et sans tabou de polyamour, d’amour plus généralement, de sexe, de moralité, de liberté, de libertinage, de BDSM, etc. Ça m’a complétement décomplexé et profondément influencé positivement. Je suis passé de « je n’assume pas trop ma sexualité, j’ai peur d’être un pervers… » à « OK c’est parti, je veux être une salope ! ».
Si vous êtes étonné par l’utilisation du terme « salope », je vais vous lire un passage du début de ce livre pour que vous puissiez comprendre le message que veulent transmettre les deux auteures (ou autrices) aux parcours riches en couleurs : « Si vous rêvez de liberté, d’être entouré d’amis, de flirter quand ça vous chante, de suivre vos désirs pour voir là où ils vous mènent, de partager une intimité forte et authentique avec plusieurs partenaires, alors vous avez tout pour devenir une belle salope éthique. En général le mot « salope » est une insulte visant à couvrir d’opprobre une femme à la sexualité jugée débridée, vorace et honteuse. Nous ne sommes pas d’accord. Nous revendiquons la réappropriation du terme « salope ». Nous voulons renverser ce concept injurieux en le réinvestissant de manière positive, et même affectueuse. Quel que soit notre genre (donc même les hommes) nous sommes fières d’être des salopes. Nous célébrons la sexualité en partant du principe radical que le sexe fait du bien et que le plaisir est bon pour nous. Les salopes peuvent choisir les plaisirs solitaires ou décider de s’envoyer en l’air avec le dixième régiment d’infanterie au grand complet, elles peuvent être hétérosexuelles, homo, bi, militantes radicales ou petites-bourgeoises pépères… »
OUVERTURE D’ESPRIT ET IDENTITÉ
Dans la partie suivante, je vais vous parler de libertinage et de BDSM, et il me semble important d’abord de parler d’ouverture d’esprit. C’est pour moi essentiel dans son épanouissement personnel et sexuel. Et on va justement prendre l’exemple du libertinage et d’une situation, que je ne vous incite pas à vivre, ou juger si c’est bien ou non, c’est juste un exemple.
Si je vous demande « est-ce que vous aimeriez rencontrer un couple chez eux, et si le feeling passe bien, peut-être coucher avec eux ? ».
A partir de là, on peut distinguer deux cas de figure. Soit, vous avez déjà vécu quelque chose de similaire et vous avez votre opinion de ce que vous avez aimé ou pas. Soit, si ce n’est pas le cas, vous pouvez réagir, avec plus ou moins d’ouverture d’esprit.
Si vous êtes plutôt ouvert d’esprit, vous allez dire « Je ne sais pas. Je ne sais pas si j’aimerais mais ça m’attire ou ça ne m’attire pas. ». Par exemple, sauter à l’élastique personnellement, je ne sais pas si je vais aimer mais ça ne m’attire pas ! Et c’est OK. Je suis conscient que je passe volontairement à côté d’une expérience. Pas parce que je ne suis pas quelqu’un qui adore les sensations fortes, mais parce que j’ai peur du vide et que pour l’instant, je n’ai pas décidé de m’y confronter.
Si vous êtes moins ouvert d’esprit (sur ce sujet), vous allez probablement dire quelque chose comme « C’est pas mon truc, c’est trop bizarre, c’est pas pour moi, je ne suis pas libertin.e, je ne serai pas à l’aise, je n’aimerai pas ça ! », etc. En fait, toutes ces raisons, sont des inventions du cerveau car il n’a finalement aucune donnée réelle de cette expérience, mais il n’aime pas l’incertitude. Donc quand je vais vous posez cette question, il va aller piocher dans vos expériences passées (vos souvenirs), pour les exagérer, les extrapoler et mettre en scène ce que je viens de vous dire. Et tout ça, sera réalisé selon le filtre de vos croyances et vos conditionnements. Si vous avez une mauvaise image des libertins, vous allez les imaginer de cette façon et non comme des personnes qui vous ressemblent.
Moi expérimenter c’est mon truc. Et parfois j’ai l’opportunité de tester quelque chose qui à priori ne me tente pas du tout ou qui est complétement hors de ma zone de confort. Souvent je le fais quand même, parce ce que je sais que la vie reste un jeu. Et même si l’expérience ne me plaît pas, ça ne va pas me traumatiser pour autant car j’ai choisi volontairement de me mettre dans cette situation et je sais qu’à tout moment je peux l’arrêter.
Si ça me plaît tant mieux et je vais continuer à creuser cette piste. Sinon, je ne vais pas dire que ce n’est pas fait pour moi, je vais simplement accepter que cette expérience spécifique, ne m’a pas plu. Mais peut être que dans un autre contexte, avec un autre état d’esprit ou d’autres personnes, je ne me ferme pas à la possibilité de réessayer si l’occasion se présente. Parce ce que si depuis mon enfance, je m’étais arrêté à la première impression de chaque aliment que j’ai goûté, aujourd’hui je mangerai des frites matin, midi et soir !
Malgré tout ça, quand je vais au restaurant, si j’ai aimé le plat que j’ai commandé, la prochaine fois je sais que j’aurai du mal à en choisir un autre. Par peur d’être déçu, de ne pas aimer, ou qu’ils soient simplement moins bon. Parce que, après tout, le premier que j’ai choisi était très bien, alors pourquoi prendre ce risque ? Mais j’ai rencontré des personnes, qui n’ouvrent pas la carte et disent au serveur « surprenez-moi ! ». Rester ouvert aux découvertes, est je pense, mille fois plus enrichissant, que d’avoir un tableur Excel dans votre tête (j’adore les tableurs Excel) avec deux colonnes de ce qui vous convient ou pas. De le construire puis de le consulter sans plus jamais le mettre à jour.
Le plus gros piège est de s’identifier à ses choix et ses opinions. Si vous revendiquez que les lasagnes de votre grand-mère sont les meilleurs alors vous réduisez grandement vos possibilités d’aimer celle des autres. Car aimer d’autres lasagnes, reviendrez à remettre en cause votre identité. C’est comme ça que certains monogames se sentent attaqués quand on discute de polyamour. Comme elles l’écrivent dans « La Salope Éthique » : « Au lieu des arguments simplistes formulés en termes de « soit l’un soit l’autre », pourquoi ne pas valoriser tout ce qui existe, sans considérer les choses en opposition les unes par rapport aux autres ? Selon nous ça permet de découvrir qu’il y a autant de façons de vivre sa sexualité qu’il y a d’êtres humains, et que chacune d’entre elles est légitime. Oui, il existe un nombre incalculable de manières d’entrer en relation avec les autres, d’aimer, d’exprimer son genre, de partager une intimité sensuelle ou sexuelle, de fonder une famille, d’être au monde, d’être humain… et aucune ne réduit ou n’invalide les autres. ».
C’est à travers cette exploration que j’ai découvert que je pouvais vivre des expériences très différentes (monogamie, polyamour, libertinage, BDSM, tantrisme, végétarisme, minimalisme, etc.), sans m’enfermer dans des étiquettes réductrices. De ne pas choisir entre plusieurs recettes déjà toutes faites, mais d’aller piocher et goûter tous les ingrédients dans chacune d’elles, pour garder ce qui me convient et en faire ma propre tambouille ! Sans jamais m’identifier à une recette et proclamer qu’elle est meilleure que les autres.
LIBERTINAGE ET BDSM
Avec ma première rencontre polyamoureuse, on a eu l’envie commune d’explorer le monde du libertinage, en commençant de manière très soft, c’est-à-dire en allant et restant juste tous les deux dans un club libertin pour observer. J’ai d’abord trouvé ça très drôle et je vous en parle déjà un peu dans l’article précédent sur la nudité. Mais c’est juste dingue d’être dans une file d’attente avec des gens « comme tout le monde », puis de descendre quelques marches pour se retrouver dans un autre univers. Et c’est vraiment l’effet que ça m’a fait, d’avoir traversé un portail magique pour arriver dans un endroit où tout le monde est à poil (ou au maximum est couvert d’une petite serviette).
Quand on se balade, on croise un jeune couple qui va se servir à manger au buffet, un couple âgé de peut-être 70 ans en train de rire au bar, d’autres qui dansent nus et personne n’est gêné ou se regarde bizarrement. Plus loin on croise quelques libertins qui hurlent de plaisir et qui sont observés par des spectateurs qui discutent de la scène. Et puis on va se trouver un coin avec ma partenaire pour s’embrasser quand un inconnu sort de nulle part, tend sa main vers nous pour demander s’il peut se joindre à nous. On lui dit que « non désolé on est nouveau, on souhaite rester entre nous » et il nous fait un grand sourire pour nous dire « pas de souci, bonne soirée ».
C’est incroyable parce que du coup tu n’as plus aucun repère. Des choses qui sont interdites ou choquantes, quelques mètres plus haut à la surface sont ici totalement normal. Les gens en rigolent, prennent du plaisir et tout se fait avec beaucoup de bienveillance et de respect. Et je n’ai pas l’impression de me sentir à ma place ou pas à ma place, mais comme cette façon d’être est évidente pour tout le monde dans cet espace, ça devient naturel pour moi aussi.
Quand je pense à la complexité, aux tabous et à la polémique que peut engendrer le sexe dans notre culture, ça contraste tellement avec l’esprit libertin. Eux ils se baladent comme au marché le dimanche matin, main dans la main, ils s’arrêtent pour discuter avec la maraîchère du coin juste pour lui dire qu’elle a de très beaux melons ! Et dans ce monde-là, tu peux aborder n’importe qui poliment pour dire « tu me plais beaucoup, est-ce que tu voudrais coucher avec moi ? ». Et cette personne te répond franchement, sans être mal à l’aise. Bien sûr, ce n’est pas le monde des bisounours non plus et comme partout, il y a des abus, des dérives, du harcèlement, des violences ou des « faux libertins » qui cherchent juste à faire leurs affaires sans aucun respect pour leurs partenaires. Moi en tous cas, j’ai rencontré des gens hyper sympa et surtout très ouvert d’esprit.
J’ai également eu quelques expériences dans le BDSM, c’est-à-dire des pratiques autour du bondage, de la discipline, de la domination, de la soumission, du sado-masochisme et j’en oublie sûrement. Alors étant donné qu’il y a souvent une notion de soumission et de domination, j’ai eu peur que ce soit un milieu machiste ou la femme allait être attachée et soumise à l’homme. En fait pas du tout, ça reste d’abord un jeu de rôles (qui peuvent être inversés) où les règles sont définies à chaque fois entre les partenaires. Et j’ai rencontré des femmes féministes, très charismatiques ; et je me souviens notamment d’une qui manageait tout une équipe de mecs et qui m’a dit quelque chose comme ça « moi je donne des ordres toutes les journées, je dois toujours tout contrôler donc de temps en temps, ça me fait du bien d’être soumise, de lâcher prise et de perdre le contrôle ».
Le BDSM permet d’explorer sa sexualité dans un environnement « safe » (sécurisé), de repousser ses limites et d’apprendre à se connaître. Personnellement, mes proches le savent, tout ce que je fais, tout ce que je découvre, je le fais à l’extrême. Je ne sais pas faire dans la demi-mesure. Il y a quelques années je mangeais de la viande et puis j’ai arrêté du jour au lendemain. En fait je n’avais pas envie d’adhérer à une croyance mais plutôt de tout tester par moi-même pendant des mois, de goûter à tout ce qui est comestible pour me faire mon propre régime, qui ne rentre probablement dans aucune case. De ne pas choisir mon alimentation par rapport à ce que les autres en pensent mais par l’expérience, en observant les réactions de mon corps.
Je pense que plus on explore, plus on découvre de possibilité et plus on est libre de choisir ce qui nous convient. Et ce qui nous paraît extrême un jour, devient plus tard notre zone de confort car on l’a étendu à travers les expériences et l’apprentissage. Je ne parle pas uniquement de pratiques sexuelles mais aussi de compétences sociales et d’intelligence émotionnelle. Pour moi comme pour d’autres, cette exploration a débloqué des émotions ou révélé quelque chose.
Par exemple, on m’a demandé de jouer le rôle du dominant et je ne pensais pas pouvoir y arriver car c’était à l’opposé de la personne que je pensais être. Moi qui avais peur d’être un pervers, d’exprimer mon désir ou de faire du mal, on me demandait de faire tout le contraire. Mais finalement, voir le plaisir que prenait ma partenaire dans ce jeu m’a donné confiance et m’a permis de lâcher prise. J’ai été surpris de découvrir, qu’en moi et je pense en chacun de nous, se cache une facette plus sauvage et plus naturelle. Je pensais que j’allais me forcer à jouer un rôle mais paradoxalement, j’ai découvert que ce lâché prise me permettait d’être plus moi-même. De laisser exprimer, de libérer une partie de moi inconsciemment réprimé. D’ailleurs je trouve que l’équilibre parfait dans le sexe est d’apporter du contraste. De varier le rythme, l’intensité et de passer successivement de phase douce à quelque chose de plus sauvage.
Le libertinage permet également de sortir de l’exclusivité sexuelle qui peut être un frein à l’épanouissement. Je pense que c’est un problème factuel pour de nombreux monogames non libertin. Alors oui on peut explorer et faire évoluer sa sexualité avec son ou sa partenaire mais on reste limité par les envies de chacun qui n’iront peut-être pas toujours dans le même sens. On peut toujours s’explorer soi-même, mais bon c’est comme jouer au tennis tout seul contre un mur, c’est sympa 5 min !
Ça ne veut pas dire non plus que les personnes qui vivent leur sexualité de manière non-exclusive sont forcément plus épanouie que les autres. Mais cela permet de ne plus être dépendant d’une seule personne et de pouvoir s’épanouir plus librement. Avoir envie d’autres partenaires que votre relation principale par exemple, ne doit pas être perçu comme un manque de satisfaction. On peut simplement apprécier cette diversité de la même manière que nos autres amis ou voyages à l’étranger. Car on est tous très différent, il est peu probable que vous partagiez exactement les mêmes envies et même si c’était le cas vous ne pouvez pas, de toute façon, être à vous seul, toute la richesse et la diversité que représente individuellement chaque personne sur cette terre.
TANTRISME
Ensuite j’ai découvert le tantrisme. C’est assez difficile à expliquer alors je vous donne une définition que j’ai trouvé : « Le tantrisme est une pratique inspirée de la religion hindouiste. Elle allie le yoga, et la médiation à la sexualité. Suivant les principes de la méditation, le tantra a pour objectif d’atteindre, en plein état de conscience, une sexualité « éveillée ». La sexualité fait partie du développement de l’individu et conduit à son plein épanouissement en favorisant la circulation de l’énergie. Le plaisir atteint tout le corps, et non plus uniquement les parties génitales. ».
Donc ce n’est pas une pratique sexuelle. Le sexe en est un élément mais l’orgasme n’est pas un objectif, il est seulement la conséquence du plaisir sexuelle. Jonathan Lehmann en parle un peu dans son livre « Journal intime d’un touriste du bonheur ». Nous pouvons considérer notre désir et notre pratique sexuelle, véritablement comme une énergie sexuelle. Quelque chose que nous pouvons développer, attiser, canaliser et qui a un impact chimique direct sur notre corps. Par exemple, l’éjaculation chez l’homme, provoque la perte temporaire de cette énergie. Avec la pratique, il serait pourtant possible d’éprouver du plaisir sexuel jusqu’à l’orgasme sans éjaculation.
Moi j’ai découvert le tantra grâce à une femme qui m’a massé pendant 1h30 ! D’abord de manière plutôt classique puis tantrique, c’est-à-dire de manière très sensuelle et impliquée avec la volonté d’explorer et de prendre du plaisir avec toutes les parties de mon corps. Après cette expérience, j’ai compris que la sexualité ne commence pas à partir du moment où on touche le sexe de l’autre. Parce qu’elle a atteint cette zone que les 10 dernières minutes, tout le reste du temps, elle m’a fait des caresses qui m’ont fait monter à une intensité de désir et de plaisir sexuelle que je n’avais jamais imaginé avant !
En fait le plaisir sexuel a moins de rapport avec une technique ou un mouvement purement mécanique mais plus à une stimulation intellectuelle et sensorielle. J’aime la formule utilisée par Françoise Simpère dans son livre « Le guide des amours plurielles » : « l’essentiel est le désir, qui rend sublime la caresse la plus anodine ».
Donc ce ne sont pas tant les attributs physiques ou une expertise sexuelle qui va procurer le plaisir mais plus l’envie, le désir, la qualité de présence et d’authenticité que vous allez mettre dans cet échange. Je vous donne un exemple concret. Au début de ma sexualité, je faisais les choses un peu sans réfléchir. Avec la découverte du tantrisme, j’ai voulu reproduire ce que j’avais vécu et je concentrais toute mon énergie au plaisir de ma partenaire. Mais en fait, j’ai découvert que ce n’est pas vraiment ça qu’il faut rechercher. Car quand j’étais concentré uniquement sur son plaisir, j’en oublié le mien. Donc par exemple je pouvais me mettre dans des positions inconfortables en me disant « bon ça à l’air de lui plaire, essaye de tenir quelques minutes comme ça avant de changer ». Et je n’étais plus dans le moment présent, j’étais dans mes pensées, dans l’inconfort et dans la planification de ce que j’allais faire ensuite. Donc je prenais moins de plaisir et mes partenaires devaient le ressentir.
Quand j’ai pris conscience de ça, j’ai essayé autre chose. J’ai cherché à maximiser mon plaisir, non pas au dépend de ma partenaire, mais pour elle et à travers son corps. Je trouve que c’est ce qui fonctionne le mieux et qui correspond probablement au tantrisme. Car ma partenaire va ressentir mon plaisir, ma qualité de présence et mon implication. C’est ce qui peut amener à un état presque méditatif. Je ne réfléchis plus à ce que je fais, je ressens beaucoup plus les choses et je rentre véritablement en connexion avec elle. C’est une sorte de cercle vertueux, où le plaisir de l’un va se transmettre à l’autre et ainsi de suite.
Le tantrisme a d’ailleurs fait écho à une scène du film de mon adolescence « 40 jours et 40 nuits » qui paraît un peu stupide mais qui finalement était plus intéressant qu’il en avait l’air. On y voit le personnage principal de l’histoire donner du plaisir et visiblement un orgasme a une femme, sans la toucher directement mais en utilisant une fleur et son souffle. Cette scène est une bonne illustration d’une pratique plus tantrique de la sexualité.
PERFORMANCE
Le tantrisme a complétement changé ma vision du sexe et de la pression de la performance. Avant ça, j’avais eu une période où je cherchais à être le plus performant possible. J’ai tout essayé ! Surtout quand je rencontrais des libertines beaucoup plus expérimentées que moi. J’avais l’impression que c’était mon devoir de réussir à les satisfaire et qu’il en allait de ma virilité ! Le tantrisme m’a permis de prendre du recul et de comprendre qu’on n’a pas besoin d’être un acteur ou une actrice porno pour donner du plaisir.
Si vous avez encore quelque part la pression de la performance, j’aimerais que vous preniez conscience que peu importe votre physique ou votre technique, vous pouvez donner énormément de plaisir facilement. Sans même utiliser votre sexe, juste avec des caresses, du bout des doigts ou de la langue. Juste en étant sincère dans votre intention de faire plaisir et en étant présent dans ce que vous faites. C’est d’ailleurs le meilleur conseille que je peux donner à quelqu’un qui va vivre sa première fois.
Si on prend le cas de la « panne » pour les hommes, le mauvais réflexe pour les partenaires est de penser qu’ils en sont à l’origine et de se demander s’ils sont assez doués ou sexy ! Essayer de ne pas l’interpréter et d’en parler sans trop vous prendre au sérieux. Car la seule véritable complication que ça entraîne, c’est la pénétration. Mais ça c’est une infime partie de toutes les possibilités qui s’offrent à vous. Donc n’en faites pas un tabou et adaptez-vous en conséquence, vous verrez que votre frustration disparaitra. Et je ne suis pas un spécialiste, mais je pense que la panne est parfois une conséquence plus psychologique que physiologique. Du coup si on se dit « bah ce n’est pas grave, je vais lui donner du plaisir autrement en la caressant » par exemple, on ne sera plus focalisé sur le problème, ce qui peut potentiellement le résoudre.
RÉSEAUX SOCIAUX
Les témoignages et les informations éclairées sur les réseaux sociaux comme les comptes Instagram « @orgasme_et_moi » ou « @jouissance.club », permettent de casser les tabous et de pouvoir parler de sexualité de façon positive. Ça parle vraiment de sexe de manière complétement décomplexé et ça fait du bien ! On apprend vraiment à comprendre comment fonctionne un pénis et une vulve, on y trouve des techniques illustrées et des témoignages d’expériences très concrètes et authentiques.
SE DÉCOUVRIR
Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de faire quelque chose machinalement sans vraiment prendre le temps d’apprendre. Comme si vous cuisiniez tous les jours, et puis d’un coup vous dites « tiens je vais vraiment apprendre à cuisiner. ». Découvrir des ingrédients, des techniques, des recettes ou des mélanges de saveurs. Moi j’ai vécu ça pour le sexe plus de 10 ans après ma première expérience. C’est quand même dingue d’attendre plus de 30 ans avant de s’intéresser vraiment à son corps et son mode d’emploi. Pourtant à ce moment-là, je n’avais pas l’impression d’être novice mais je me suis plongé dans le sujet avec passion et en quelques mois j’ai énormément progressé dans ma compréhension et ma pratique.
Je me souviens que j’étais resté con en découvrant un témoignage sur le compte @orgasme_et_moi. Un homme expliquait qu’il avait simplement demandé à sa partenaire de se toucher devant lui, pour qu’il apprenne comment lui donner du plaisir. Ça m’a paru tellement évident. Je pense que je n’y ai jamais pensé parce que je n’aurai pas été à l’aise de le demander, car le sexe restait quelque chose d’un peu tabou. Du coup, je vous conseille de vous procurer le livre de @jouissance.club. Vous avez plein d’informations, de techniques et de conseils pour maîtriser le sujet sur le bout des doigts ! Je trouve même ça assez cool avec votre partenaire ou votre complice, de faire une sorte d’éducation sexuelle où vous feuilletez le livre ensemble et vous prenez le temps chacun votre tour d’explorer en détail le sexe de l’autre.
Je vous rappelle également l’importance de la masturbation qui joue un rôle principal dans la découverte et l’acceptation de son corps. Malheureusement ça reste un sujet encore tabou et une pratique honteuse pour certaines personnes. En fait, on devrait se considérer comme une personne à part entière et s’accorder autant d’attention qu’aux personnes qu’on aime. Prendre du temps pour s’aimer et se donner du plaisir, est très important pour le développement de l’estime de soi et de l’autonomie émotionnelle. D’ailleurs je vous invite à vous renseigner sur internet pour découvrir toutes les nombreuses techniques qu’il existe pour apprendre à se faire du bien. Cette connaissance contribue également à améliorer votre sexualité avec les autres.
INCLUSIVITÉ ET TOLÉRANCE
L’inclusivité, ça veut simplement dire inclure et accepter, toute la diversité des genres, des orientations sexuelles et relationnelles. Je ne vais pas vous lister toutes les possibilités que ça représente mais je tiens à vous rappeler pourquoi c’est important d’être bienveillant envers quelqu’un qui ne correspond pas à la norme actuelle. Encore récemment j’ai entendu quelqu’un dire que « la nature, c’est un homme et une femme, et le reste ce n’est pas normal et même dangereux pour la société. ».
Alors expliquer les différences de genre prendrait un certain temps mais justement je viens juste de tomber sur une vidéo de la websérie « Tout le monde s’en fou » qui l’explique plutôt bien et que je vous résume très simplement.
Vous pouvez retenir que le genre et le sexe, ce n’est pas la même chose. Les personnes intersexes représentent 1,7% de la population mondiale (soit environ autant que les roux). Ils naissent avec des variations au niveau des organes génitaux, des gonades, des hormones, des chromosomes ou des organes reproducteurs. Et le genre est une distinction qui se construit dès la naissance et durant toute notre vie. C’est un mélange de paramètres biologique, psychologique et sociétaux.
Mais ce qui me gêne le plus dans ce propos, c’est le manque de tolérance. Je voudrais simplement souligner quelque chose qui me paraît fondamental. J’aimerais demander à cette personne : « Qu’est-ce que tu aurais fait, si tu avais développé ou choisi, un genre ou une orientation différente de la norme ? Est-ce que tu aurais renoncé à ta sexualité ou à ta vie ? ». La réponse est non, il n’y a pas de débat sur cette question.
Et je suis convaincu que personne n’a de légitimité pour émettre un jugement sur quelqu’un d’autre. Pour la simple et bonne raison, que personne ne choisit d’être qui il est, puisque toutes nos possibilités seraient largement prédéfinies par nos gênes et nos conditionnements. Si vous étiez née dans les mêmes conditions que moi, vous seriez ici à ma place. Par conséquent : je n’ai pas à culpabiliser ou être fier de qui je suis, et je ne peux reprocher personne de qui il est. Ça veut dire qu’à partir du moment, où je considère chaque être humain, même quelqu’un qui a des propos homophobes, comme responsable de ses actes mais pas de qui il est, alors je peux comprendre et accepter tout le monde, même si nos idées, nos genres ou nos orientations sont différentes.
Personne ne devrait se sentir supérieur d’être dans la « norme », ni d’éprouver de la pitié pour ceux qui ne le sont pas, puisque finalement la seule chose qui peut rendre leurs vies pénibles, c’est justement le regard qu’on leur porte.
Si quelqu’un fait quelque chose de différent de la norme et que ça lui convient, alors personne d’autres n’a besoin de comprendre.
Je pense que cette catégorisation est nécessaire aujourd’hui pour que toute cette diversité s’imprègne dans notre culture. Mais j’espère qu’un jour, on n’aura plus besoin d’utiliser toutes ces étiquettes pour se définir, qu’elles ne nous influenceront plus et qu’on tombera amoureux d’une personne avant tout pour ce qu’elle est.
CONCLUSION
La sexualité est encore quelque chose de tabou qui est conditionnée par notre culture, la moral, nos croyances ou le jugement des personnes qui nous entoure. Je vous invite à en prendre conscience et vous libérer de toutes ces contraintes qui vous empêchent de vous épanouir sexuellement. D’assumer votre corps, vos envies et d’expérimenter par vous-même sans gênes, ce qui vous fait du bien !
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